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dimanche, 27 décembre 2009

Le malentendu du néo-paganisme

article-0-07409D23000005DC-70_306x468.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

LE MALENTENDU DU NEO-PAGANISME

 

par le groupe «Libération païenne», Marseille

 

Le néo-paganisme repose pour l'essentiel sur un malentendu qui est autant le fait de ses ennemis, au premier rang desquels figurent les Eglises chrétiennes, que de la plupart de ceux qui s'en réclament, qu'il s'agisse des néo-nazis qui y voient une sacralisation de la haine raciale ou des cercles intellectuels de la nouvelle droite française, dont le royaliste Charles Maurras a été le précurseur et pour lesquels le néo-paganisme est la plus haute expression d'un esthétisme droitier d'inspiration appolinienne, épris d'ordre et de hiérarchie.

 

Le cas Hitler

 

Les néo-nazis se déclarent païens parce qu'à les en croire, le IIIième Reich aurait été païen. Ils en veulent pour preuves la symbolique nazie, les cérémonies de l'“Ordre SS”, ainsi que les déclarations anti-chrétiennes de tel ou tel chef nazi. Mais la vérité historique est toute autre: le parti nazi s'est, en effet, toujours réclamé du christianisme (cf. la référence au “christianisme positif” dans l'article 24 du programme de 1920 et l'allocution radiodiffusée du ler février 1933, définissant l'orientation idéologique du nouveau gouvernement dirigé par Hitler); il s'est, d'autre part, allié aux chrétiens conservateurs et s'est appuyé sur les Eglises pour parvenir au pouvoir. Hitler a ensuite signé le Concordat avec le Pape (le 7 juillet 1933) et réprimé libres-penseurs et néo-païens qu'il a, pour l'immense majorité d'entre eux, interdits de parole et à qui il a interdit l'accès à certaines fonctions (telles que celle d'officier dans l'armée allemande). Comme on le voit, les juifs n'ont pas été les seuls à subir sous le IIIième Reich des mesures discriminatoires! Certes, on nous objectera que les relations se sont ensuite tendues entre le régime hitlérien d'un côté, l'Eglise catholique et une fraction du protestantisme allemand (l'“Eglise confessante”) de l'autre, qui se disputaient notamment le contrôle de la jeunesse allemande. Mais il ne faut pas voir autre chose dans cette dispute qu'un affrontement entre deux pouvoirs totalitaires. L'Eglise catholique et l'Eglise confessante n'ont d'ailleurs pas été les moins véhémentes à réclamer d'Hitler en 1933-1934 des mesures liberticides, particulièrement à l'encontre des libres-penseurs et des néo-païens dont elles dénonçaient, au choix, le “libéralisme” ou le “bolchevisme athée”, et n'ont manifesté aucune opposition aux premières lois anti-juives du régime. En outre, cet affrontement ne déboucha jamais sur une rupture ouverte: seule une poignée de chrétiens allemands se livra à des actes isolés de résistance; quant aux chefs nazis, majoritairement catholiques, aucun d'entre eux ne quitta l'Eglise à laquelle il appartenait et tous continuèrent d'acquitter leurs impôts cultuels! Nous voilà bien loin de l'image complaisamment répandue par les Eglises chrétiennes d'un nazisme résolument païen, image à laquelle s'accrochent les représentants les plus dégénérés de la “race aryenne” que sont les skinheads et autres ratonneurs du samedi soir...

 

Que pouvait-il d'ailleurs y avoir de païen dans le bric-à-brac idéologico-culturel du nazisme, fait d'un mélange de symboles runiques, de salut à la romaine, de statuaire grecque et de monumentalité égyptienne destinée à écraser l'Allemand moyen et à le convaincre de la toute-puissance de Pharaon, le Führer Adolf Hitler, avec, pour couronner le tout, un monothéisme germanique (1) qui reposait sur la croyance en un Dieu allemand, dieu des armées, dont le peuple allemand serait l'élu (un Yahvé qui aurait les traits d'Odin!)? Un certain nombre d'auteurs ont remarqué que le nazisme se présentait de fait comme un judaïsme inversé dont les partisans estimaient nécessaires de liquider le modèle hébreu trop voyant, trop génant. Ici apparaît clairement la parenté entre le nazisme et le racisme anglo-saxon ou afrikaner d'inspiration calviniste dont le Ku-Klux-Klan aux Etats-Unis, l'Ordre d'Orange en Irlande du Nord, l'Apartheid en Afrique du Sud ont été autant d'expressions récentes et qui trouve ses fondements idéologiques dans les écrits vétéro-testamentaires. Aussi, nous ne saurions trop conseiller aux néo-nazis de changer de religion (s'ils en ont une) et de relire l'Ancien Testament. Ils y trouveront plus de sources d'inspiration que dans les mythes européens où le meurtre, le génocide et la haine de tout ce qui est différent n'occupent pas la place d'honneur et ne reçoivent aucune justification divine...

 

Le paradoxe de la nouvelle droite

 

Nous avons évoqué la nouvelle droite dans l'introduction au présent article. Comme la vieille droite, la nouvelle droite conteste l'ordre né de la Révolution française. Ses bases sociologiques sont cependant différentes en ce qu'elle s'appuie sur une partie des intellectuels alors que la vieille droite bénéficiait du soutien de l'aristocratie foncière, ainsi que ses références intellectuelles marquées par le positivisme et le scientisme du XIXième siècle finissant. Les premiers représentants de cette nouvelle droite ont été en France Charles Maurras, héritier du positivisme d'Auguste Comte, et les amis avec lesquels il fonda en 1899 la revue d'“Action Française”. Maurras se voulait à l'origine à la fois païen (il suffit, pour s'en convaincre, de lire Anthinéa et Le chemin de paradis!)  et catholique (parce que l'Eglise catholique aurait, à l'en croire, neutralisé le “poison chrétien”), mais peu à peu le catholicisme devait l'emporter chez lui sur le paganisme au point d'étouffer complètement celui-ci.

 

A la fin des années 1960, un nouveau mouvement se fit jour en France et dans le reste de l'Europe qui se désigna lui-même sous le nom de “Nouvelle Droite” (2). Ce mouvement présentait de nombreuses ressemblances avec l'Action Française des débuts (3), mais il refusait d'imiter sa dérive catholique.

 

Paradoxalement, la nouvelle droite s'est dite et se dit encore païenne pour les mêmes raisons que la vieille droite s'affirmait chrétienne, et au nom des mêmes valeurs “aristocratiques”!

 

Tandis que la vieille droite considérait que l'inégalité entre les hommes était l'expression de la volonté de Dieu et que les chrétiens se devaient de respecter celle-ci, la nouvelle droite soupçonne le christianisme d'avoir introduit en Europe le “bacille” égalitaire.

 

Maurras, et toute le nouvelle droite après lui, dénonçait dans le christianisme l'égalité métaphysique  —l'égalité des hommes devant Dieu—  qui aurait, selon lui, frayé la voie à l'égalité politique (la démocratie) et à l'égalité sociale (le socialisme). On retrouve le même raisonnement, terriblement simplifié, caricaturé à l'extrême, sous la plume de Dietrich Eckart, qui fut le mentor de Hitler dans ses premières années de lutte politique et l'auteur d'une brochure intitulé de manière significative: Le bolchevisme de Moise à Lénine.

 

L'idée avancée par Nietzsche selon laquelle le christianisme serait une morale d'esclaves, la morale du ressentiment, est reprise sans nuances par les amis de Maurras au tout début du siècle et par les tenants de la Nouvelle Droite aujourd'hui (4). Ces derniers, s'inspirant des écrits de Celse, un adversaire romain des premiers chrétiens, décrivent avec complaisance la conversion progressive de Rome au christianisme... par ses esclaves. Vision absurde, sans fondement historique! Comment imaginer, dans une société aussi impitoyablement hiérarchisée (et dont l'Eglise chrétienne épousa parfaitement les contours) que les esclaves auraient pu convaincre et entraîner leurs maîtres? Rome n'est devenue chrétienne que parce que sa classe dirigeante (d'où sont issus les Pères de l'Eglise: Ambroise, Jérôme, Augustin, etc.) s'est persuadée, à tort ou à raison, des avantages du christianisme. Par la suite, ce sont les diverses élites celtiques, germaniques, slaves, etc., qui, converties de leur plein gré au christianisme, imposeront celui-ci à leurs peuples en même temps que le nouvel ordre féodal aux lieu et place du paganisme et de l'antique ordre libertaire, égalitaire et fraternel des clans et des tribus qui lui était consubstantiel.

 

Pour étayer son discours anti-égalitaire, la Nouvelle Droite s'est appuyée sur les travaux de Georges Dumézil. On sait que ce dernier avait discerné, à partir de l'étude des mythes propres aux peuples indo-européens, l'existence d'une idéologie trifonctionnelle structurant le mental des Indo-Européens depuis la plus lointaine préhistoire. La Nouvelle Droite semblait avoir trouvé là le moyen de légitimer l'existence d'une hiérarchie sociale semblable à celle des castes indiennes ou des ordres médiévaux, avec, au sommet, les prêtres, en bas, les travailleurs, et entre eux, les guerriers. Après avoir posé, comme nous l'avons vu, l'équiva­lence suivante: christianisme = égalitarisme, la Nouvelle Droite en arrivait donc à justifier, en quelque sorte scientifiquement, cette autre équivalence: paganisme (indo-européen) = anti-égalitarisme. Mais, à supposer même que cette idéologie trifonctionnelle ait été destinée à être transposée au plan social  —ce qui ne semble pas avoir été le cas, comme l'observait Dumézil lui-même; elle ne l'a d'ailleurs été que très exceptionnellement—  rien n'indique que ce fut sur un mode hiérarchique; au contraire, il apparaît clairement que pour les Indo-Européens, les trois fonctions étaient d'égale dignité. Il se pourrait d'ailleurs bien que la troisième fonction, méprisée par les thuriféraires néo-droitiers du “décisionnisme” politique et des vertus guerrières, ait été en définitive la plus importante parce qu'elle assurait, avec la survie quotidienne de la communauté et sa continuité biologique, la “perdurance du lien social”, pour employer une formule chère à Michel Maffesoli (la troisième fonction englobait, en effet, outre la production des biens et la reproduction des hommes, tout ce qui touchait à la sexualité, au sens le plus large de ce terme, et finalement aussi à la convivialité). Les deux autres fonctions demeuraient en sommeil, en latence, et ne se manifestaient que dans la crise lorsqu'il était nécessaire de prendre une décision en souveraineté ou de combattre un ennemi. Eminent germaniste, le Professeur Allard paraît confirmer ce point de vue lorsqu'il relève que les populations germaniques, qui vivaient, rappelons-le, dans ce qui semble avoir été le foyer originel des Indo-Européens, n'ont connu jusqu'au début de l'ère chrétienne (voire, en ce qui concerne les Suédois, jusqu'au cœur du Moyen-Age) qu'une royauté liée à la troisième fonction, royauté populaire et “vanique” placée sous les auspices de la déesse Freya, avant que les circonstances (la pression militaire romaine notamment) ne les contraignent à changer à la fois d'institutions et de culte pour adopter une royauté à fondement guerrier consacrée à Wotan (5).

 

Communion et libération

 

Le soi-disant paganisme des néo-nazis et celui des néo-droitiers représentent chacun à nos yeux une double imposture. La première consiste en ce que les uns et les autres prétendent y entrer leurs fantasmes de race élue ou d'aristocratie auto-proclamée. Mais, comme nous venons de le voir, celui-ci, à la différence du christianisme, n'offre pas prise à de telles prétentions. Et de ce fait même  —c'est là où se situe la seconde imposture—  leur néo-“paganisme” fantasmatique ne peut être vécu. Or, le paganisme n'est rien, ce n'est qu'un mot vide de sens, s'il n'est pas d'abord une réalité vécue.

 

Notre néo-paganisme (6), celui que nous essayons, modestement, de vivre et de professer, se veut, quant à lui, à la fois libération et communion.

 

Libération des contraintes morales et physiques imposées par le christianisme ainsi que par les institutions et les idéologies nées de celui-ci et de sa lente décomposition, qui ont déchu l'homme et la femme d'Europe de leur statut d'homme et de femme libres pour les livrer à l'arbitraire des seigneurs, auquel se substitua celui de l'Etat et des patrons, doublé de la police des âmes exercée par l'Eglise et les idéologies qui lui succédèrent.

 

Le christianisme a séparé le divin du monde. Ce faisant, il a, comme l'écrivait Max Weber, “désenchanté le monde”. Nous aspirons à son réenchantement  —au moyen de la communion retrouvée avec le Grand Tout, avec la Terre-Mère, avec l'Humanité, au sein des liens que tissent l'amour, l'amitié, la camaraderie et la parenté. L'orgiasme, expression paroxystique de cette communion, nous y aidera parce que l'ex-tase à laquelle il nous fait accéder nous permet d'outrepasser notre individualité et notre finitude.

 

Disons-le tout net: notre néo-paganisme est immoral, mais il s'agit ici d'un “immoralisme éthique”, pour reprendre l'expression de Michel Maffesoli qui prend soin de distinguer la morale, “devoir-être” générateur de tous les totalitarismes, de l'éthique, expression du “vouloir-vivre” et de l'“être-ensemble”: «Il est peut-être plus nécessaire que jamais de faire une distinction entre la morale qui édicte un certain nombre de comportements, qui détermine ce à quoi doit tendre un individu ou une société, qui en un mot fonctionne sur la logique du devoir-être, et l'éthique qui, elle, renvoie à l'équilibre et à la relativisation réciproque des différentes valeurs constituant un ensemble donné. L'éthique est avant tout l'expression du vouloir-vivre global et irrépressible, elle traduit la responsabilité qu'a cet ensemble quant à sa continuité (...) A une époque où, suite à l'obsolescence des représentations politiques, nombre de “belles âmes” font profession de moralisme, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que c'est toujours au nom du “devoir-être” moral que se sont instaurées les pires des tyrannies, et que le totalitarisme doux de la technostructure contemporaine lui doit beaucoup» (7).

 

Notre néo-paganisme est également an-archiste en ce qu'il dénie toute légitimité aux institutions mortifères (l'Etat et l'Argent en particulier) qui se sont substituées, la plupart du temps par la violence, aux communautés primitives, clans, villages, tribus et peuples, dans lesquelles régnait, sous une forme plus ou moins euphémisée, une effervescente confusion des corps (8) et dont il aspire, en quelque sorte, à restaurer l'organicité au sein de communautés dionysiaques comparables aux thiases de l'Antiquité gréco-romaine (9).

 

Quoique “néo”, notre paganisme renoue avec ce qu'il y avait de plus archaïque et de plus subversif dans le paganisme antique qu'incarnait la figure de Dionysos en Grèce et à Rome ou qu'incarne encore aujourd'hui celle de Shiva en Inde. Ces dieux et les cultes qu'on leur vouait étaient tenus en suspicion par les Anciens attachés à l'ordre établi de la Cité ou par les Hindous attachés à celui des castes. Les uns et les autres n'hésitèrent pas à en persécuter les sectateurs, comme en témoigne le récit que fit Tite-Live de la répression des Bacchants. C'est pourtant autour d'eux que s'organisa en Europe méditerranéenne la résistance à la christianisation et en Inde la résistance à l'islamisation.

 

«Rarement, écrit Mircéa Eliade à propos de Dionysos, un dieu surgit à l'époque historique chargé d'un héritage aussi archaique: rites comportant masques thériomorphes, phallophorie, sparagmos, omophagie, anthropophagie, mania, enthousiasmos. Le plus remarquable c'est le fait que, tout en conservant cet héritage, résidu de la préhistoire, le culte de Dionysos, une fois intégré dans l'univers spirituel des Grecs, n'a pas cessé de créer de nouvelles valeurs religieuses» (10).

 

Issu du culte de la Terre-Mère et quoique marquant une certaine rupture avec lui, par le fait qu'il soit une divinité masculine et que, recueilli par Zeus dans sa cuisse où il acheva sa gestation, il symbolise le passage de la matri- à la patrilinéarité, le culte de Dionysos en présente encore bien des traits. Dionysos est à l'origine le dieu de l'arbre et de la vigne arborescente nés de la Terre. On ne doit pas s'étonner de ce qu'il ait été en même temps le dieu des pratiques orgiaques. En effet, de l'arbre, “receptacle des forces qui animent la nature, émanent aussi des forces dont s'imprègnent ceux et celles qui célèbrent son culte et qui produisent chez eux les effets ordinaires de la possession (...) les divinités de l'arbre, poursuit Henri Jeanmaire, reçoivent un culte qui est par nature orgiaque et extatique. Cette règle, qu'illustrent maints cultes locaux dans lesquels Artémis comme Dame de l'Arbre, est l'objet d'un service qui consiste dans l'exécution de danses extatiques, vaut aussi pour Dionysos” (11). Mais, ajoute Mircéa Eliade, Dionysos n'est pas seulement lié a la végétation, il “est en rapport avec la totalité de la vie, comme le montrent ses relations avec l'eau et les germes, le sang ou le sperme, et les excès de vitalité illustrés par ses épiphanies animales (taureau, lion, bouc). Ses manifestations et disparitions inattendues reflètent en quelque sorte l'apparition et l'occultation de la vie, c'est-à-dire l'alternance de la vie et de la mort, et, en fin de compte, leur unité (...) Par ses épiphanies et ses occultations, Dionysos révèle le mystère, et la sacralité, de la conjugaison de la vie et de la mort” (12).

 

A la suite de Bachofen et de Ludwig Klages, on s'est plu à voir dans les cultes de la Terre-Mère et de Dionysos (ou de Shiva), l'expression d'un substrat pré-indo-européen, “pélagien” (ou dravidien dans le cas du shivaïsme (13)). Certains ont situé l'origine de ces cultes dans les civilisations néolithiques de l'aire égéo-anatolienne. Mais l'importance des apports nordiques dans le dionysisme n'est pas contestable, comme l'observe Henri Jeanmaire (14). De fait, le culte de la Terre-Mère semble relever d'un héritage commun à toutes les populations euro-méditerranéennes, un héritage des temps antérieurs à l'individualisation du rameau indo-européen.

 

A l'époque glaciaire, l'Europe présentait une grande unité raciale, linguistique, culturelle et cultuelle. Le réchauffement du climat y mit progressivement un terme. Ainsi, d'après les paléolinguistes, l'Age du Cuivre vit les Proto-Indo-Européens, venus du Nord de l'Europe et installés dans les steppes de Russie et d'Asie centrale, se détacher de la masse commune, de la souche vieille-européenne, pour adopter un mode de vie pastoral et guerrier, une structure patriarcale et hiérarchique, qu'ils tentèrent d'imposer aux populations soumises d'Europe et du subcontinent indien (15). Constitués en bandes de pillards, les Proto-Indo-Européens entreprirent, en effet, de conquérir leur ancienne patrie, l'Europe, ainsi que la plus importante partie du Proche- et du Moyen-Orient. Mais la greffe indo-européenne ne prit pas partout, et, en tout cas, pas partout de la même manière. Il faut, en outre, garder à l'esprit que, lorsqu'on évoque les “Indo-Européens”, ce n'est pas au noyau conquérant de jadis, dont on connaît finalement peu de choses, que l'on fait allusion mais à toutes les populations indo-européanisées que ce noyau a conquises ou avec lesquelles il a fusionné. Ainsi en est-il des savantes études de Georges Dumézil concernant la trifonctionnalité, que nous avons évoquées un peu plus haut. Nous avons vu que les Germains, probablement issus d'un mélange entre les “pasteurs guerriers porteurs de la céramique cordée et des haches de combat” (16), c'est-à-dire les Proto-Indo-Européens, et les populations autochtones d'Europe septentrionale, restèrent longtemps fidèles au matriarcat et à une forme populaire, voire démocratique, de royauté.

 

Dans la Grèce hellénisée et l'Inde aryanisée où, pour des raisons historiques, l'indo-européanité dans ses aspects les plus dominateurs fut particulièrement prégnante, le dionysisme et le shivaisme traduisirent, sous l'aspect de la démence et de la furie, la révolte de la Vie, de la Nature et du substrat vieil-européen contre l'idéologie de la Maîtrise de soi-même, des autres et du monde véhiculée par les anciens conquérants...

 

Groupe «Libération païenne», Marseille.

 

(1) Que ce monothéisme s'affirmât chrétien ou anti-chrétien importe peu en l'espèce. En son temps, Maurras dénonçait déjà chez les Allemands le “monothéisme du moi national”, produit local du biblisme protestant (cité par Patrice Sicard, in Maurras ou Maurras,  p.15).

 

(2) Nous emploierons des minuscules à propos de la nouvelle droite, entendue comme courant de pensée né à la fin du XIXème siècle, et des majuscules lorsqu'il s'agira du mouvement qui, ces dernières décennies, a adopté cette dénomination.

 

(3) La brochure intitulée Maurras ou Maurras (cf. note 1), publiée en 1974 par le GRECE, noyau organisationnel de la Nouvelle Droite, établissait clairement que celle-ci était consciente de l'existence de telles ressemblances, voire d'une certaine filiation, entre les deux courants.

 

(4) En défendant une telle idée dans Généalogie de la morale, Nietzsche n'a pas voulu signifier que le christianisme n'était professé que par des esclaves mais qu'il produisait des esclaves (ce que l'Histoire confirmera!) et qu'il fut accueilli, et l'est encore, par ceux qui ont une prédisposition à la soumission. Le problème de la Nouvelle Droite est qu'elle prend beaucoup de choses au pied de la lettre. Y compris, comme nous le verrons plus loin, la théorie de la trifonctionnalité chez les Indo-Européens, développée par Georges Dumézil.

 

(5) Jean-Paul Allard, «La royauté wotanique des Germains», in Etudes indo-européennes, revue publiée par l'Institut d'Etudes Indo-Européennes de l'Université Jean Moulin (Lyon III), n°l (janvier 1982) et n°2 (avril 1982).

 

(6) L'emploi du prefixe “néo” nous semble justifié par le fait que nous vivons, depuis quelques siècles, dans un univers mental et institutionnel profondément marqué par le christianisme. Nous tentons, certes, de nous en affranchir et de renouer ainsi avec le paganisme des Anciens. Cette démarche est difficile et elle intègre, de surcroît, une part de prosélytisme totalement inconnue du paganisme originel. Pour toutes ces raisons, il nous paraît utile de préciser que celui qui, aujourd'hui, se présente comme un paien tout court à la manière d'antan ne peut être, de toute évidence, qu'un jean-foutre.

 

(7) Michel Maffesoli L'ombre de Dionysos. Contribution à une sociologie de l'orgie,  Paris, Méridiens/Anthropos, 1982, pp.l8/19.

 

(8) Confusion symbolisée par la consanguinité, réelle ou imaginaire, entre les membres du groupe  —ces communautés étaient, rappelons-le, des communautés de sang—  et qui s'accomplissait tant dans les activités quotidiennes de toutes sortes, dans le labeur collectif, que dans la “dépense improductive”, elle aussi collective, à l'occasion des fêtes orgiaques émaillant le cours de l'année et de l'existence humaine.

 

(9) Concernant les thiases, on se reportera avec profit à l'ouvrage de P. Foucart, paru en 1873 chez Klincksieck et intitulé: Des associations religieuses chez les Grecs. Thiases, éranes, orgéons.

 

(10) Histoire des croyances et des idées religieuses, tome 1, Paris, Payot, 1976, pp.380/381.

 

(11) Dionysos. Histoire du culte de Bacchus, Paris, Payot, 1951, pp.213/214.

 

(12) Op.cit., pp.373/374.

 

(13) Cf. Alain Daniélou, Shiva et Dionysos, Paris, Fayard, 1979, pp. l7 à 59.

 

(14) Op. cit., p.39.

 

(15) Cf. Jean Haudry, Les Indo-Européens, Paris, Presses Universitaires de France (Que Sais-Je?), 1981.

 

(16) Ibid., p.l15.

dimanche, 20 décembre 2009

Ehrenmorde: Darf man relativieren?

kositza-sezonline.jpgEllen KOSITZA
http://www.sezession.de/
Ehrenmorde: Darf man relativieren?

Darf man relativieren? Relativieren heißt: In Beziehung setzen. Wo es um Opferzahlen geht, ist das ein denkbar kritischer Ansatz. Wir wissen aus vielfältigen Diskussionen – Menschenleben gegeneinander aufwiegen zu wollen, ist immer heikel. Wo wäre schon der Maßstab, um abzuwiegen: Den Wert des Lebens bspw. eines Ungeborenen, eines Greises, eines Taliban, eines Rechtsradikalen etc.? Gibt es Leben, die schwerer wiegen als andere? Wie könnte man Opfer klassifizieren? Und: Wie kommen eigentlich Statistiken zustande?

Anna Caroline Cöster etwa sagt uns nun, die offiziellen Opferzahlen unter der Rubrik „Ehrenmorde“ seien deutlich zu hoch gegriffen. Cöster wird vom Tagesspiegel als „Expertin für Geschlechterverhältnisse“ vorgestellt, die Universität Freiburg führt sie unter „Wissenschaftlicher MitarbeiterInnen“ (sic!). Frau Cöster hat 25 in den Jahren 1997-2005 vor Gericht verhandelte Tötungsdelikte untersucht, die als „Ehrenmorde“ bekannt geworden sind und kommt zu dem Schluß: Nur in zehn Fällen habe es sich um tatsächliche Ehrenmorde gehandelt, die anderen Fälle seien Affekthandlungen gewesen – durchaus vergleichbar mit „Beziehungstaten“ unter Deutschen. Cöster warnt davor, solche betrüblichen Vorfälle falsch einzuordnen und sie für eine Integrationsdebatte zu instrumentalisieren.

Hm, zehn für gültig befundene Ehrenmorde in acht Jahren – klingt beinahe harmlos.

Allerdings: eine amtliche Statistik zu solchem Straftatbestand liegt gar nicht vor. Höchst hilfreich ist da die Seite ehrenmord.de, die von Uta Glaubitz verantwortet wird. Glaubitz hatte 2008 gemeinsam mit der jungen Anwältin Gülsen Celebi bei Heyne das Buch Kein Schutz, nirgends veröffentlicht. Dessen Verkauf wurde bald verboten. Entsprechend vorsichtig und unterfüttert mit vielfältigen Quellenangaben werden die Ehrenmordfälle auf Glaubitz´ ständig aktualisierter Seite vorgestellt. Für 2009 sind bislang 26 Ehrenmorde samt ihrer Geschichte aufgelistet. Zudem heißt es, daß viele Ehrenmorde als Unfälle oder Selbstmorde getarnt werden bzw. die Opfer zuvor ins Ausland geschafft würden. Celebi spricht von einer hohen Dunkelziffer, die mit bis zu 100.000 Fällen pro Jahr weltweit ausgeht, rund 300 seien es in der Türkei, ein Vielfaches etwa in Pakistan.

Welche Bundesmittel werden eigentlich bereitgestellt, um wenigstens dem blutigen Geschehen hierzulande zu begegnen? Wie viele zivilcouragierte Initiativen, Anlaufstellen für Gefährdete und davongekommene Opfer, wie viele Aussteigerprojekte für potentielle Täter gibt es? Andere Zahlen und Hilfsadressen sind da leichter zu ermitteln. Eine Große Anfrage der Linken nach der Zahl der getöteten Opfer rechtsextremer Gewalt beantwortete die Bundesregierung im Oktober 2009: 46 Menschen seien zwischen 1990 und 2008 durch sogenannte Rechtsextreme ums Leben gekommen (46 zuviel – muß ich das hinzufügen?).

Die zehn Professoren mit meist einschlägig linkem Hintergrund, die sich nun lautstark gegen eine befürchtete Kürzung der Fördermittel gegen Rechtsextremismus wandten, sprechen von 140 Todesopfern – scheint, dies alles ein weites Feld für Interpretationen.. Jedenfalls: es gibt über 90 staatlich geförderte Initiativen „gegen rechts“, und „nach Mügeln“ (also nach der Dorfkeilerei zwischen Indern und Deutschen bei einem Volksfest) wurde der jährliche Haushalt von 19 Millionen Euro Fördermitteln noch mal um 5 weitere Millionen aufgestockt.

Wie viele Heimflüge und, meinetwegen, Re-Integrationsmaßnahmen hätte man von einem Bruchteil dieses Geldes finanzieren können? Zuletzt: Es müßte mal ein Wissenschaftler auf die Idee kommen, zu untersuchen, hinter wie vielen „rechtsextremen Straftaten“ wirklich eine rechte Gesinnung stand. Am Ende kommt dabei womöglich heraus, daß die meisten Täter gar nicht aus rechtsextremen Gründen handelten. Daß sie weder über ein „geschlossenes Weltbild“ verfügten noch eine dezidiert rechte politische Motivation besaßen. Daß sie, ja, „nur“ im „Affekt“ handelten …

vendredi, 11 décembre 2009

Geen discriminatieverbod zonder staatswaarborg

Geen discriminatieverbod zonder staatswaarborg

Ex: http://vlaamseconservatieven.blogspot.com/
In de Beginselen van Europees contractenrecht staat een mooie rechtsregel, die bepaalt dat eenieder bij het onderhandelen over een overeenkomst te goeder trouw moet handelen, en dat het meer bepaald strijdig is met de goede trouw om te onderhandelen wanneer men op voorhand de bedoeling heeft géén overeenkomst te sluiten (natuurlijk tenzij men open kaart speelt, bv. door de mededeling dat men verschillende offertes aanvraagt). Zolang men de wederpartij niet op kosten jaagt, heeft die kwade trouw geen rechtsgevolgen, maar kosten moeten in beginsel vergoed worden.

In België worden dergelijke praktijken te kwader trouw uitgevoerd met geld van de belastingbetaler. De federale Inquisitie, officieel CGKR, organiseerde en organiseert valse sollicitaties, bv. op de arbeidsmarkt. Onlangs organiseerde ze dat mee op de huurmarkt van appartementen. 164 eigenaars in het Brusselse die een verhuuradvertentie hadden geplaatst werden opgebeld door een lid van een groep Afrikaanse nieuwkomers en nadien door iemand van een Belgische "controlegroep", die allebei om een bezoek van het te verhuren appartement vroegen. De "kandidaten" beweerden telkens dat het ging om een koppel met één kind en een vast inkomen van 1500 Euro (of die bewering telkens ook duidelijk werd overgebracht kan ik niet nagaan) (1).

Op die manier probeerde man alvast 164 mensen twee maal te kwader trouw op kosten te jagen. Als men weet dat bovendien de wetgever onlangs nog een verbod heeft ingevoerd om makelaarskosten aan te rekenen aan de huurder, kan dat wel oplopen. Misschien moeten eigenaars gewoon een vergoeding per huisbezoek beginnen vragen, aftrekbaar van de huur wanneer de kandidaat effectief huurt.

Wanneer de eerste beller te horen kreeg dat de woning verhuurd was of dat het niet mogelijk was ze te bezoeken, en de tweede beller daarentegen wel een afspraak kreeg om de woning te bezoeken, was er volgens Alarm sprake van discriminatie op basis van ras. Dat zou gebeurd zijn in 28 % van de gevallen.

Volgens de werkgroep Alarm zelf ervaren hun leden vaak dat sommige verhuurders er echt van overtuigd zijn dat ze bij huurders met een andere huidkleur meer risico lopen op wanbetaling of slecht onderhoud.

Bij dit alles heb ik drie bedenkingen

1. Nog los van de vraag of een discriminatieverbod bij het contracteren in andere gevallen legitiem kan zijn, is het alvast fundamenteel fout in gevallen waarin het om een individueel contract gaat. Er is een immens verschuil tussen een situatie waarin ik één contract te begeven heb (één woning te verhuren, één goed te verkopen, enz ...) en dus noodzakelijk slechts één persoon daarop een recht kan verwerven, en de situatie van Massengeschäfte (er is een vrij onbeperkt aantal contracten van dezelfde aard mogelijk, en wanneer ik een contract sluit, betekent dat dus niet noodzakelijk dat alle anderen het niet kunnen krijgen). Rechtsstelsels met iets meer verstand dan het onze (of landen iets minder vergiftigd door het socialisme), zoals het Duitse, kennen in beginsel enkel voor Massengeschäfte discriminatieverboden. Bij ons goochelt men met rechten die getuigen van een louter virtueel verstand, zoals het recht om niet gediscrimineerd te worden zonder meer. Bij een Massenegschäft kan dit iets betekenen: nl. dat men recht heeft het product te verwerven, wanneer er nog een onbepaald aantal van aanwezig zijn en de verkoper dus geen keuze moet maken tussen kandidaat-kopers. Daar kan men spreken van een verbod van contractsweigering. Bij contracten betreffend een uniek goed (een onroerend goed bv.) is dat onzin.

2. Sociaal handelen is noodzakelijk gebaseerd op de reductie van complexiteit. Beslissingen in het maatschappelijk leven moeten noodzakelijk uitgaan van een simplificatie van de werkelijkheid. In een markt waarin kandidaat-huurders niet zeldzaam zijn, is het evident dat de verhuurder aan preselectie doet op basis van aanwijzingen voor contractsrelevante elementen. Relevant is de kans dat er effectief betaald wordt, dat de huur lang genoeg wordt volgehouden en dat de woning behoorlijk wordt onderhouden. De mogelijkheid van een huurwaarborg te vragen is on ons recht zo schandelijk ingeperkt dat daarvan geen soelaas kan verwacht worden (2). Wie op basis van dergelijke elementen een onderscheid maakt en preselecteert, discrimineert helemaal niet. Er is een redelijk verband met het contract. Maar het is economisch totaal inefficiënt om van een veelheid aan kandidaat-huurders die zaken te onderzoeken, en bovendien verbiedt de privacywetgeving het een kandidaat-verhuurder zelfs om dat te doen. Vermits de wet het hem omzeggens onmogelijk maakt om aan de reëel relevante informatie te geraken, moet de verhuurder werken met simplificaties en reducties. Nu is er geen rechtstreeks verband tussen de genoemde relevante factoren en elementen als ras, huidskleur e.d.m. Maar dat sluit niet uit dat er in concrete omstandigheden wel een statistisch relevante correlatie kan zijn. In casu ging het om "nieuwkomers" van een ander continent en bij nieuwkomers uit dat continent in onze streken is die correlatie er vandaag heel vaak wel. Dat kan op een andere plaats of tijd misschien anders zijn. Verhuurders zullen dus preselecteren op basis van dergelijke elementen en dat is perfect rationeel gedrag (bovendien is het omwille van de antidiscriminatiewetgeving geraden om dat zo in een zo vroeg mogelijk stadium te doen, want hoe meer contact men heeft met leden van "minderheden", hoe groter het risico beschuldigd te worden van discriminatie).

3. Als de federale inquisitie van oordeel is dat die negatieve preselectie ten onrechte gebeurt, enkel op een vooroordeel berust, bestaat er een heel eenvoudige oplossing voor: laat het CGKR de nakoming van de huurverbintenissen door de volgens haar gediscrimineerde kandidaat waarborgen. Indien het risico op wanbetaling inderdaad niet groter is, zal het CGKR er nauwelijks nadeel door lijden. Indien het risico wel degelijk groter is, is het niet legitiem om het op de verhuurder te leggen.

Kortom: geen discriminatieverbod voor verhuurders tenzij daar een staatswaarborg tegenover staat !

(1) Zie de berichtgeving op
http://www.brusselnieuws.be/artikels/stadsnieuws/minstens-kwart-van-verhuurders-discrimineert of http://www.standaard.be/Artikel/Detail.aspx?artikelId=DMF20090901_043
(2) Een evenwichtige regel inzake huurwaarborg zou inhouden dat de huurwaarborg de periode moet dekken die daadwerkelijk nodig is om een wanbetalende huurder uit de woning te zetten, rekening houdend met de gerechtelijke achterstand en de vele formaliteiten en uitstellen die daarmee gepaard gaan. 2 of 3 maanden is daartoe manifest onvoldoende.

dimanche, 06 décembre 2009

Kapuscinski, demolitore di luoghi comuni

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Roberto Alfatti Appetiti / http://robertoalfattiappetiti.blogspot.com/

Kapuscinski, demolitore di luoghi comuni

Dal mensile Area, giugno 2007

Da bambino sognava di diventare portiere della nazionale polacca di calcio ed invece, per via di una poesia (brutta, a suo dire) inviata ad un giornale, è diventato il fuoriclasse per eccellenza dei corrispondenti esteri, la punta più avanzata: l’inviato di guerra. Un mestiere complesso e pericoloso, affrontato con passione pari alla consapevolezza: «Una libera scelta, nessuno ti obbliga. Nel mondo muoiono oltre cento giornalisti l’anno, molti dei colleghi della mia generazione, con i quali lavoravo, sono morti, mentre io sono ancora vivo». Era. Anche se è difficile parlarne al passato, tanto vivi, oltre che estremamente attuali, rimangono i suoi libri, l’ultimo dei quali - piccolo ma prezioso, raccoglie il materiale di sei conferenze - è arrivato da pochi giorni in libreria, L’altro (euro 6, Feltrinelli).
Ryszard Kapuscinski è morto a Varsavia pochi mesi fa, lo scorso 23 gennaio, a causa delle complicazioni seguite ad un intervento chirurgico, all’età di settantacinque anni (era nato nel ’32 a Pinsk, nella Polonia Orientale, oggi Bielorussia). Prima di allora era sfuggito alla morte in centinaia di occasioni, forse perché l’aveva frequentata sin da bambino: «La Seconda guerra mondiale è cominciata quando avevo sette anni ed è durata per tutta la mia infanzia. Quando si possiede una conoscenza così istintiva della guerra, è più facile cavarsela sgattaiolando tra le linee del fronte». E non si può dire che non sia andato a cercarsela: in oltre quaranta anni di viaggi in circa cento paesi del mondo, è stato testimone diretto di ventisette “guerre” tra colpi di Stato e rivoluzioni, dall’Asia all’Africa (Ebano), dall’Iran della rivoluzione del ’79 (raccontata in Shah-in-shah) all’America Latina: «Io voglio solo stare in prima linea, sul fronte degli eventi e, sul momento, non penso al rischio o al fatto che potrei rimetterci la pelle». Non perché fosse un temerario o un avventuriero. Di statura e corporatura media, d’indole mite e tollerante, non aveva certo il fisico né tanto meno la baldanza strafottente di un Indiana Jones. Di fronte all’altro non tirava fuori la pistola, ma una penna a sfera e il taccuino. Neanche il registratore, perché crea una distanza con l’interlocutore, alimenta la diffidenza. Una volta arrivato a destinazione, la sua prima preoccupazione era confondersi con il luogo, parlare con gli abitanti, studiare e cercarne di comprenderne la cultura, evitando accuratamente incontri istituzionali, versioni ufficiali e voci di palazzo, fonti quasi esclusive per buona parte dei colleghi che considerano il viaggio «una specie di missione diplomatica e non sono particolarmente interessati a come viva la gente in un dato paese: li interessano solo l’alta politica, i governi, gli attori della scena internazionale. Appena possibile, si isolano dalla realtà».
«Il vero reporter non abita all’Hilton - scrive in Autoritratto di un reporter - dorme dove dormono i personaggi dei suoi racconti, mangia e beve quello che mangiano e bevono loro. E’ l’unico modo per scrivere qualcosa di decente. Per essere accettato, deve imparare a vivere tra la gente, deve essere una persona umile e dotata di empatia». E prima di raggiungere la celebrità mondiale, tanto da essere salutato dal Washington Post come «il più famoso corrispondente di guerra della sua generazione» e accostato per il suo talento ai più grandi nomi della letteratura - «il Bruce Chatwin dell’est» - il suo è stato un lungo apprendistato. Ha appena vent’anni quando, senza conoscere una sola parola di inglese e aver mai lasciato prima il suo Paese, viene catapultato in India. Unico viatico: una vecchia edizione - censurata dal regime socialista - delle Storie di Erodoto, lo storico dell’antica Grecia che ha scelto come mentore (In viaggio con Erodoto è il titolo della sua biografia).
Il suo amore per il giornalismo nasce dalla curiosità per il mondo, ma anche dal desiderio di evasione da un territorio che l’occupazione sovietica ha trasformato in un luogo del terrore (Imperium è probabilmente il più bel saggio-reportage mai scritto sul disfacimento dell’impero sovietico). Descrive l’orrore entrare nelle case e nelle scuole, i genitori dei compagni di classe scomparire uno a uno, così come il maestro, che lo chiama dal carro merci con cui lo stanno deportando in Siberia. Il padre, destinato all’eliminazione in quanto funzionario dello Stato polacco, riesce a nascondersi. Ryzard a “fuggire”.
«Mi occupavo dei problemi del Terzo Mondo, campo in cui le pressioni ideologiche da parte del potere erano molto minori di quelle esercitate, per esempio, su un corrispondente di Mosca o di Praga». Approda alla Pap, l’agenzia polacca di stampa, dove lavorerà per oltre venti anni. Tale lavoro è «il prezzo da pagare per poter scrivere dei libri», per raccontare «il mondo ricchissimo, affascinante che scoprivo viaggiando di paese in paese e di continente in continente». Un patrimonio di conoscenze che non poteva essere racchiuso in scarni dispacci giornalistici e lanci di agenzia, anche se il tempo per scrivere è sempre poco: «Mi rendo conto che dovrei scrivere di più. E invece so che se in Africa accadesse qualcosa di importante, come una guerra in Rhodesia, partirei su due piedi senza neanche finire la frase». Gli unici “souvenir” dei suoi viaggi sono i libri, a tonnellate: di ritorno dalla Nigeria lo seguono solo una cassa di libri, un paio di jeans e una padella. Esempio poco seguito dal giornalismo ideologicamente orientato di casa nostra, popolato da telepredicatori dall’ego ipertrofico, giornalisti per caso e “specialisti” in instant-book affidati a volenterosi ghost writer, che rimangono sulla superficie degli avvenimenti.
«Di tutti i reporter che viaggiavano per il mondo negli anni sessanta - ripeteva con una punta di civetteria - sono rimasto solo io. Gli altri sono diventati direttori di reti televisive, di emittenti radiofoniche, di case editrici e di quotidiani. Sono diventati stanziali». Altri ancora, aggiungiamo noi, hanno capitalizzato la popolarità per farsi eleggere nelle istituzioni, per erigere un monumento alla propria vanità. Kapuscinski no: «Niente titoli, niente cariche, niente funzioni». Il suo giornalismo è improntato ad una scelta etica, quella di dare voce a chi non ce l’ha, un giornalismo che definiva “intenzionale”: «Vale a dire quello che si dà uno scopo e che mira a produrre una qualche forma di cambiamento».
Più esattamente definisce la sua professione come quella di un “traduttore”. «Non da una lingua all’altra, ma da una cultura a un’altra. L’importante sarebbe fare in modo che tra le culture si creassero rapporti non di dipendenza e subordinazione, ma di intesa e collaborazione. Solo così può esserci una speranza che, nella nostra famiglia umana, l’intesa e la benevolenza prendano il sopravvento sulle ostilità e i conflitti. Anch’io nel mio piccolo vorrei contribuirvi, ed è questa la ragione per cui scrivo». Dimostra a tutti noi europei «che abbiamo una mentalità molto eurocentrica, che l’Europa, o meglio una sua parte, non è la sola cosa esistente al mondo». Ma, a differenza di molti suoi colleghi di sinistra, Kapuscinski non auspica l’affermazione di una cultura globale, non formula la “hit parade” delle culture - «non esiste una gerarchia delle culture» - né tanto meno individua negli Stati Uniti il comodo capro espiatorio di tutti i mali del mondo.
Da cattolico, sostiene l’importanza delle identità: «Lo sradicamento della propria cultura costa caro. Per questo occorre avere chiaro il senso della propria identità, della sua forza e del suo valore. Solo allora l’uomo può liberamente confrontarsi con una cultura diversa». Il mondo in cui stiamo entrando - sostiene nel libro appena arrivato in libreria - è «il Pianeta della Grande Occasione». E sbagliano i media occidentali «a rappresentare tutto ciò che non è occidentale come una minaccia: A Oriente siamo minacciati dalla mafia. A sud, dai fondamentalismi. In Africa da africani dementi che si trucidano a vicenda. Dall’Asia e dall’America Latina incombono i narcotrafficanti». Un caparbio, tenace demolitore di luoghi comuni, questo era ed è Ryszard Kapuscinski.

vendredi, 04 décembre 2009

Démographie, écologie, immigration et politiquement correct

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Démographie, écologie, immigration

et politiquement correct

 

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Tout d’abord, deux jeunes écologistes tentent d’établir les effets directs sur l’environnement de l’accroissement de la population suisse. Que leur discours relève de l’évidence ne l’empêcha pas de faire scandale, ce qui prouve la sévère dictature intellectuelle dans laquelle nous vivons. Les auteurs passèrent donc immédiatement pour de dangereux xénophobes, voire de futures recrues de l’UDC. Les critiques provinrent essentiellement de leur propre parti et de la gauche en général alors que la droite au contraire s’enthousiasmait de cet anticonformisme juvénile. Tous pourtant devraient réfléchir à cela qu’il n’y a que deux solutions pour résoudre le problème posé par nos héros : soit limiter l’immigration, ce qui est politiquement incorrect, soit encourager l’émigration, c’est-à-dire expulser les Suisses de leur pays, comme le disent clairement les auteurs, ce qui pourrait devenir politiquement très correct si nous n’y prenons garde… […]

C’est ainsi que l’écologie nous conduit tout droit vers un nouveau malthusianisme. A l’origine économique avec le principe de la croissance zéro, il en devient démographique, en prônant le recul des naissances. Rien n’est plus dangereux! En effet, à peine les mesures natalistes mises en place en Europe depuis plus de dix ans produisent-elles leurs effets qu’il faudrait donner le signal inverse ! Ce d’autant que les démographes affirment que le monde est entré, depuis 2005 environ, dans une phase de baisse de la fécondité : l’indicateur conjoncturel correspondant au nombre moyen d’enfants par femme est aujourd’hui inférieur à 2,2 pour plus de la moitié de la population mondiale et inférieur à 3 pour plus de 75%, entre autres en raison des politiques strictes des pays asiatiques. A l’échelle internationale, cette transition démographique devrait durer en tout cas jusqu’à 2050 et les problèmes liés au vieillissement accéléré vont devenir toujours plus importants, particulièrement en Europe et en Asie orientale. »

 

Marie-Hélène Miauton, Le Temps, 20 novembre 2009

jeudi, 19 novembre 2009

La fabrication de l'opinion par les sondages. Comment y parvenir?

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La fabrication de l'opinion par les sondages. Comment y échapper ?

Deuxième journée d'études sur la réinformation, organisée le 24 octobre 2009 par la Fondation Polémia
 

Ex: http://polemia.com/

Communication de Benjamen Blanchard


Introduction


1/ L'opinion publique existe-t-elle?

Étymologiquement, opinion vient du latin opinare, qui signifie « émettre un jugement sur quelque chose ou quelqu'un ».

Elle est par essence propre à chacun puisqu'elle relève d'une croyance, d'un assentiment, on assiste donc à une diversité des opinions.

Par définition, elle est difficile à cerner. Comment savoir quel est l'état d'esprit de l'ensemble d'une population? Car lorsqu'on parle d'opinion publique, il ne s'agit pas de la majorité mais bien d'un état d'esprit de l'ensemble le plus large d'une population donnée, composite et animé de forces contradictoires.

Pendant longtemps, le principal moyen pour les gouvernants de prendre le pouls de l'opinion publique était les ressources humaines. Les indics recueillaient l'état d'esprit sur les marchés, dans la rue, au comptoir. Cela permettait de mesurer l'état d'agitation (ou de calme) de la population, principalement parisienne puisque c'est elle qui préoccupait principalement le pouvoir.

Mais avec le développement de la démocratie, ce moyen devenait trop limité. Il a fallu trouvé autre chose.

2/ Rapide histoire des sondages (France et EU) afin de comprendre leur développement

Les premiers sondages datent du règne de Louis XV. Le Roi envoyait des récolteurs d'informations pour sonder l'opinion sur telle ou telle décision qu'il envisageait de prendre. En 1745, l'administration générale demande aux grands intendants de province d'établir un état de la richesse et de la pauvreté des peuples des provinces et surtout, «  de semer les bruits dans les villes franches de la province d'une augmentation d'un tiers sur le droit des entrées, et de la levée d'une future milice de deux hommes dans chaque paroisse ».

Puis dès le début du XIXème siècle sont organisés aux Etats-Unis des votes de paille. Il s'agit de simulations de joutes électorales à venir que des journaux réalisent en interrogeant leurs lecteurs dans discrimination de partis. Les modalités sont multiples: bulletin à découper dans le journal et à renvoyer, urnes installées à la sorties des bureaux, journalistes interrogeant des passants dans la rue... Le problème est qu'il s'agit surtout d'un artifice pour faire vendre un journal (et propager des idées politiques). On peut dire qu'en cela, il s'agit bien d'un sondage! Le principal problème est que ces votes de paille portent sur un échantillon très large constitué de manière complètement aléatoire.

C'est dans l'entre deux guerres que naissent les premiers sondages tels que nous les connaissons aujourd'hui, avec Georges Gallup. L'efficacité de sa méthode s'impose lors de l'élection présidentielle américaine de 1936 quand il prévoit la victoire de Roosevelt à partir d'un échantillon de quelques milliers de personnes dit représentatif. Alors que la revue Literary Digest, qui avait réalisé un vote de paille auprès de dix millions de personnes, avait prédit la victoire de Lardon sur Roosevelt.

Les sondages arrivent en France dans les années 1930 avec la création de l'IFOP

Mais, comme nous le verrons plus tard l'épanouissement véritable se fera avec l'avènement de la télévision et de l'élection présidentielle au suffrage universel direct.

Depuis, la France est devenue le premier pays producteur au monde de sondages, avec 6 millions de personnes sondées chaque année, sur des sujets divers et variés.

Chiffres et données récoltés sont autant d’oracles permettant de vendre des biens, de pressentir des succès commerciaux ou de pronostiquer des résultats électoraux.

Tout le problème réside dans la capacité ou non à utiliser des chiffres qui semblent parler d'eux mêmes. Comme nous le verrons par un exemple frappant, il faut savoir lire et utiliser les sondages. Ce n'est pas facile! Et quand on ne pas les utiliser, on dit qu'ils se sont trompés.

En étudiant un peu la question, je me suis rendu compte qu'il n'était pas du tout évident de trouver des cas d'erreurs manifestes. Car il faut bien se rendre compte qu'un sondage donne l'opinion de l'échantillon sondé à un instant T. Dès sa publication, par l'influence même dudit sondage, l'opinion aura déjà évolué.

Alors le rôle premier du sondage politique est la prédication électorale. Puis de tenter de connaître l'opinion publique. Mais on peut se demander si elle n'est pas elle même une invention des dits sondages?


A– Le sondage politique, une caution scientifique de la propagande


1/ Une technique qui se présente comme scientifique

Composition des panels de plus en plus sophistiquée

Pour comprendre ce qu'est et comment se fait un sondage, il faut tout d'abord rappeler son principe de base: l'échantillonnage représentatif.
Selon les sondeurs, l'échantillonnage est l'application basique des lois statistiques.
La métaphore de la soupe revient souvent: quelle que soit la taille de la soupière, inutile de tout manger pour savoir si la soupe est bonne ou non. Si elle est bien mélangée, une seule cuillerée suffit.

En statistiques, on appelle cela la « loi des grands nombres »: lorsque l'on fait un tirage aléatoire dans une série de grande taille, plus on augmente la taille de l'échantillon, plus les caractéristiques statistiques de l'échantillon se rapprochent des caractéristiques statistiques de la population.
Ensuite, il n'y a plus qu'à trouver la meilleure méthode pour appliquer ce principe.

Selon les spécialistes des statistiques, il faut que l'échantillon comprenne au minimum mille personnes pour être représentatif. Toute la difficulté est alors de composer cet échantillon de manière représentative. Pour cela, les sondeurs utilisent les chiffres de l'INSEE. Toutes les classifications sont utilisées: le sexe, l'âge, le niveau d'étude, la catégorie professionnelle, la géographie, l'orientation sexuelle etc. L'échantillon doit être comme une maquette: un modèle réduit de la population.

Vous pouvez remarquer dès à présent un moyen simple de manipulation: il s'agit de jouer sur les catégories utilisées pour composer le panel. Le simple fait de créer une sous-catégorie lui donne déjà un poids qu'elle n'a pas forcément réellement.


Par ailleurs, et les sondeurs l'avouent, cette technique qui, sur le papier, semble d'une précision chirurgicale, présente une imperfection majeure. Elle ne fonctionne que tant que les sondés acceptent de répondre. Pour cela, il faut avoir envie, avoir le temps et avoir une opinion sur le sujet abordé. Une part importante des sondés finit par ne pas répondre. Ce qui fait que le sondage n'est finalement représentatif que des gens qui acceptent de répondre.


Il s'agit déjà d'un premier paramètre à prendre en compte lorsqu'on lit un sondage.

Cette présentation scientifique du sondage a été renforcée par le développement des études universitaires sur le sujet. Dès l'Entre Deux Guerre, aux Etats-unis, on a assisté à l'émergence d'une science de l'opinion publique. Cette nouvelle discipline se fonde sur le caractère scientifique supposé de la technique et également en reprenant la posture des sondeurs quant à l'étude de la réalité sociale.

Enfin, il semble que la meilleure arme des sondages soient leur utilisation des chiffres. Il existe une véritable « intimidation des chiffres » sur le lecteur ou le téléspectateur. « Ca fait scientifique » comme le dit Alain Garrigou, professeur en sciences politiques à Nanterre et très critique à l'égard de l'usage politique des sondages d'opinion.

Qui n'a pas en tête un débat télévisé dans lequel les adversaires s'assomment de chiffres et brandissent leurs papiers en clamant « j'ai les chiffres »?


2/ Le bras armé de toute propagande

Dès l'origine, le sondage fut d'abord un outil de propagande. La campagne présidentielle de 1965 marque la véritable naissance des sondages en France. Sous les troisième et quatrième République, l'IFOP, premier sondeur français, n'arrive pas à vendre ses enquêtes politiques. L'élection de 1965 est l'occasion rêvée pour l'IFOP puisqu'il s'agit de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, depuis 1848. La campagne fut pleine de rebondissements.

Lorsque le général De Gaulle annonce, tardivement, sa candidature à la télévision (« Moi ou le chaos »), son élection au premier tour semble acquise. L'IFOP le créditait de 70% et n'arrivait pas à vendre ses sondages, tant le suspens était maigre. Puis vint la candidature centriste de Jean Lecanuet. « L'américain », « Dents blanches »... qui a divisé l'électorat de droite. L'effet est immédiat: cette candidature crée une incertitude, donc l'fop et la Sofres multiplient les sondages, ce qui poussent les journaux à en commander etc. Le pouvoir, confronté à quelque chose qu'il ne maîtrise ni ne connaît, réagit par l'indifférence et le mépris, sûr de sa victoire.

Au contraire, l'équipe de Lecanuet se gargarise de ces sondages et s'en sert pour justifier la légitimité de son candidat. Alors qu'il souffre de l'absence d'un appareil partisan puissant pour le soutenir, Jean Lecanuet compense en maniant les sondages à merveille.

A 48 heures du premier tour,France-soir, qui est alors le premier quotidien de France tirant à un million trois cent mille exemplaires, publie en une le dernier sondage de l'Ifop « les derniers pronostics ». De Gaulle y est donné en ballotage avec 43% des voix. Mitterrand serait deuxième avec 27% et Lecanuet atteindrait 20%! Ce sondage était effectué sur un échantillon de 1500 personnes.

Cette une provoque l'ire du ministre de l'Intérieur, Roger Frey qui appelle le directeur de France-Soir pour lui dire que le sondage du ministère, effectué auprès de 6000 personnes, trouvais 54% pour le général. Le directeur du journal sort alors une nouvelle édition avec en une, sous le même titre, côte à côte le sondage de l'Ifop avec celui du ministère de l'intérieur. Cette nouvelle une provoque de nouveau la colère du ministre.

Finalement, les résultats donneront raison à l'Ifop puisque de Gaulle est mis en ballotage avec seulement 44% des suffrages, devant Mitterrand à 32% et Lecanuet à 16%.

Par la suite, on apprendra que les renseignements généraux n'avaient pas prévu 54% mais 46%. Le ministre avait pensé qu'en manipulant le sondage, il donnerait un coup de pouce au général. Ce qui n'est pas du tout certain d'ailleurs...

Cet épisode fait prendre conscience aux gouvernants de l'importance de cet outil, qui ne se manie pas en amateur.

Neuf ans plus tard, à la mort de Claude Pompidou, l'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, constate à ses dépens l'importance de bien maîtriser les sondages et les médias qui les publie. Au cours de cette campagne rapide (à peine un mois), la candidature du candidat officiel de l'UDR va vite sombrer, perdant toute crédibilité au fur et à mesure de la publication de mauvais sondages.

Il est intéressant de noter que le 9 avril 1974, la Sofres donnait deux point d'avance à Chaban sur Giscard (29 contre 27%). Le 5 mai, au soir du premier tour le second obtient 30% des voix, soit deux fois plus que son concurrent UDR (32 contre 15,1%).

On peut retenir dès à présent que le premier sondage annonçant un décrochage de Chaban (donné largement battu par Mitterrand au second tour, alors que Giscard était donné gagnant) fut établi par les Renseignements Généraux, qui dépendaient du ministre de l'Intérieur, qui n'était autre qu'un certain Jacques Chirac... La publication dans France soir n'arrangea évidemment pas les affaire de Chaban Delmas.

Alors qui dit propagande, dit manipulation du sondage. En effet, le commanditaire doit pouvoir l'adapter au résultat qu'il veut obtenir. Pour cela les techniques sont variées et nous les connaissons bien: question biaisée, panel composé de manière à insister sur telle ou telle catégorie...

En aval, et de manière plus subtile, il peut s'agir également de la présentation des réponses lors de la publication du sondage, ou du commentaire qui les accompagne. Je ne m'étendrai pas là dessus car c'est suffisamment décrypté et dénoncé dans nos milieux.

La méthode qui semble finalement la plus simple et la plus efficace est tout simplement de modifier le résultat du sondage, comme le ministre Frey, ou d'en créer un faux.

Si cela est bien fait et bien amené, c'est très difficile à repérer. Évidemment, un sondage annonçant exactement une tendance inverse de tous les autres est un peu suspect.

Depuis 1965, les sondages se sont imposés comme un essentiel de toute propagande politique, au milieu des procédés plus classiques que nous connaissons bien (matraquage sur un sujet, exploitation d'un fait divers, compassionel, accusation...)

Au vue de la puissance d'impact des sondages sur l'opinion, s'est très vite poser la question de leur usage. Les gouvernants comprennent vite qu'il est impossible de contrôler entièrement les mouvements de l'opinion, car les masses sont pas définition très instables.

Peu à peu s'est installée l'idée que, si une équipe voulait avoir une chance de conserver le pouvoir, ou de le conquérir, aux prochaines élections, il lui fallait coller le plus possible à l'opinion, la suivre.


B–  Coller à l'opinion ou la fabriquer?


1/ Coller à l'opinion pour rester populaire: le mirage démocratique

Avec le développement de la pseudo science sondagière, nos gouvernants aux convictions très affermis vont croire avoir trouver une sorte d'élixir du pouvoir éternel. Ce phénomène émerge avec Valéry Giscard d'Estaing qui, le premier, s'est entouré d'un consultant spécifique pour les sondages afin de savoir ce que les Français pensaient de lui. Ce phénomène se renforce nettement avec l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir. C'est véritablement l'invention d'une nouvelle gouvernance. Pour rester populaire, il faut coller à l'opinion. Pour cela, il faut la connaître. Pour connaître l'opinion, il faut la sonder sur tout, tout le temps.

De l'Elysée aux différents ministères, les sommes dépensées en sondages quotidiens sont colossales. (A cette époque, tout est versé en liquide, en provenance des caisses noires). L'Elysée fait appel à des professionnels de la communication comme Jean-Pierre Audour et Jacques Pilhan pour les sondages, et s'entoure de consultants extérieurs. Jacques Pilhan était d'ailleurs passé maître, tout au moins c'était sa réputation, dans le domaine de la manipulation et en particulier via les sondages.

Le gouvernement Jospin de 1997 à 2002, fera également une consommation immodérée de sondages mais d'une autre manière. Il s'agissait plutôt d'une sorte de miroir de la belle aux bois dormants: sondage, sondage, suis-je toujours populaire? On pourrait dire que ce gouvernement s'est laissé véritablement intoxiqué par ses bons sondages de popularité, qui ont encore renforcé la déconnexion naturelle de nos élites avec la réalités.


Mais le paroxysme de cette course derrière une opinion introuvable est atteint lors de la dernière campagne présidentielle.

Nicolas Sarkozy a préparé le terrain dès 2006 puisque le ministère de l'intérieur avait commandé au Cevipof une enquête en quatre vagues sur des échantillons représentatifs de plusieurs milliers de personnes. L'importance de l'échantillonnage n'avait pas pour objet de rendre le sondage plus stable, mille personnes suffisent, mais de pouvoir travailler sur des sous-populations et des thèmes plus importants. Le but était de chercher ce qui était en train de changer dans notre société, l'évolution des mentalités. Cette enquête semble avoir été faite avec un certain sérieux scientifiques et était très complète.

En tous cas, elle a servi à préparer la campagne électorale du ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Cela lui a permis de choisir les thèmes de campagne en fonction de ce qu'attendait les français sondés, de choisir ses réponses aux problèmes etc. Ce sondage, non compris dans les comptes de campagne, a coûté la bagatelle de 600.000 euros, payés sur fonds publics.

Par la suite, Nicolas Sarkozy va faire un usage immodéré des sondages pendant sa campagne. Il s'agit véritablement d'un travail de veille et d'anticipation de l'opinion. Il utilise la technique des focus groups: on met un groupe d'électeurs derrière une glace sans tain, on leur soumet des discours politiques et on étudie leurs réactions. Ainsi, on essaye de savoir ce qui marche auprès de l'opinion publique et ce qui ne marche pas. A cela s'ajoute des commandes quasi quotidiennes de sondages d'opinion, qualitatifs et quantitatifs.

Ainsi, Nicolas Sarkozy adapte tous ses discours, décisions et son comportement aux résultats des enquêtes. Ce n'est pas Nicolas Sarkozy que vous entendiez pendant la campagne, mais ce que l'opinion majoritaire était censée vouloir entendre.

A gauche, Ségolène Royal n'était pas en reste. N'oublions pas que ce sont les bons sondages qui lui ont permis d'emporter à la hussarde l'investiture socialiste. Dès l'été 2006, avant même sa désignation, elle commande une batterie de sondages sur sa coupe de cheveux, la longueur de son tailleur ou la couleur que devrait porter le Président de la République. Disposant de ressources plus limitées que son concurrent, elle ne peut pas commander autant d'enquêtes d'opinion.

Cependant, son thème principal de campagne, la « démocratie participative », est très évocateur. Le système mis en place, via le site internet de désirs d'avenir, et les sections locales de l'association, se veut une alternative aux sondages, une sorte de démocratie directe spontanée et volontaire....

2/ la construction de l'opinion

Tenter de coller à l'opinion ou à l'image que les sondages en donnent ne suffit pas à assurer l'élection. Il faut parfois agir activement pour faire en sorte de donner un coup de pouce à son candidat.

Il est bien sûr difficile de livrer des cas avérés de manipulation flagrante. Si on les soupçonne, on en a rarement la preuve. Par définition, les éventuelles manipulations sont appelées à rester secrètes. De plus, il est difficile de de distinguer entre les erreurs techniques commises par les instituts (« les sondages se sont trompés ») et les erreurs volontaires.


Grâce à Frédéric de Saint-Sernin, on peut étudier deux beaux cas d'écoles. Cousin germain de Dominique de Villepin, ancien solidariste, Frédéric de Saint-Sernin fut conseiller auprès de Jacques Chirac, chargé des sondages et des études d'opinion, de 1994 à 2006. Il est depuis président de club de football de Rennes, propriété de François Pinault. Est-ce parce qu'il s'est retiré de la vie politique? En tous cas il a accordé à Nicolas Jallot, auteur d'un opuscule intéressant sur le sujet, un entretien passionnant sur ses années auprès de l'ancien président, décortiquant deux magnifiques processus de manipulation dont il fut l'auteur.

Tout d'abord lors de l'élection présidentielle de 1995. Au premier tour, Lionel Jospin est arrivé en tête avec 23,4% des voix, devançant chaque Jacques Chirac qui recueille 20% des voix et Edouard Balladur 18,5%. Tous les sondages prédisent une victoire du candidat du RPR au second tour, mais une victoire plus serrée que prévue avec entre 52 et 53% des voix. Cependant, Frédéric de Saint-Sernin s'inquiète de l'éventualité de mauvais reports de voix à droite, après une campagne délétère entre les deux anciens « amis de trente ans », et d'une abstention de l'électorat de droite.

Il lance alors des rumeurs quant à l'existence de sondages confidentiels, selon lesquels rien ne serait joué, les deux candidats étant au coude à coude, voire même avec une légère victoire de Lionel Jospin. Après 14 ans de présidence Mitterrand et un raz-le-bol du socialisme assez répandu dans la population, la rumeur se répand comme une trainée de poudre. Les journalistes la reprennent, soit par volonté manipulatrice en faveur de Jacques Chirac, soit par naïveté. Toujours est-il que, de l'aveu même de Frédéric de Saint-Sernin, « ça a bien fonctionné. Nous constatons après coup que les reports à droite se sont mieux faits parce qu'il y avait une incertitude. Ça, pour nous, c'était primordial. Des sondages publiés donnant Chirac gagnant nous faisaient peur. Je craignais que l'électorat de droite ne se démobilise et se dise: Puisque Chirac va gagner, on ne va pas voter. Pour moi c'était le pire des scénarios et pour éviter cela, il faut faire peur et il faut mobiliser les gens. »

Si on compare avec la réaction du ministre de l'Intérieur Roger Frey, en 1965, évoquée au début de ce petit exposé, on ne peut que constater qu'est loin le temps de l'amateurisme, où Roger Frey ne songeait qu'à camoufler de mauvais résultats. Saint-Sernin, fin connaisseur de la psychologie des électeurs, a conscience que, près d'une élection, de trop bons sondages peuvent avoir un effet de découragement sur les électeurs les moins motivés.

On peut ajouter que, lors du premier tour de la même élection (présidentielle de 1995), Jean-Michel Lech, le conseiller en opinion de Lionel Jospin aurait utilisé la même stratégie. Il aurait fait paraître, pendant toute la semaine avant le premier tour, des sondages annonçant que Lionel Jospin n'arriverait qu'en troisième position, provoquant un second tour Chirac/Balladur. C'est en tous cas ce qu'affirme le politologue Jean Charlot mais le conseiller en question n'a jamais dévoilé ses cartes.
La deuxième anecdote racontée par Saint-Sernin est la plus marquante, car nous nous souvenons tous de l'élection présidentielle de 2002.

Depuis cinq ans, tous la classe médiatico-politique prévoit un affrontement au second tour entre les deux têtes de l'exécutif, le Président Chirac et le Premier ministre Jospin. Ce second tour inévitable éclipse totalement le premier tour auquel se présentent pas moins de seize candidats. On multiplie les sondages sur ce deuxième tour prévu. Ainsi, on recense pas moins de 26 sondages pour l'élection présidentielle dans le seul mois de mars. Tous s'accordent sur le fait que Lionel Jospin possède une avance légère, mais substantielle, que Jacques Chirac n'arrive pas à combler. Au contraire, il semble même se tasser autour de 46 ou 47 %. L'équipe de campagne de Jacques Chirac, à quelques jours du premier tour, semble désemparer et commence à préparer ses cartons à l'Elysée.

Mardi 16 avril 2002, Serge July écrit dans Libération: « Jacques Chirac et Lionel Jospin sont assurés du second tour. »

Jeudi 18 avril 2002, à trois jours de l'élection, paraissent les derniers sondages autorisés. Le Point titre « Chirac-Jospin: 50-50 ».

Saint-Sernin raconte que ce jour là, en lisant les derniers sondages, a pourtant compris que son candidat avait presque gagné la partie et qu'il avait juste besoin d'un petit coup de pouce. Peut être ne vous en souvenez-vous plus, mais quant à moi, j'étais étudiant à sciences po à l'époque et lisais chaque matin de nombreux titres nationaux et régionaux. Je me souviens bien de ces derniers sondages et surtout des courbes qui étaient tracées. En moins de trois semaines, Jean-Marie Le Pen avait vu ses intentions de vote passaient de 9 à 14 %. Jeudi 18 avril certains sondages le donnaient à 16%.

Quant à Lionel Jospin, les dernières semaines de campagne avait vu sa côte passer de 25 % à 19%, au profit des petits candidats de gauche.
Saint-Sernin s'est contenté de lire les sondages, sans les œillères du prêt-à-penser qui voulaient que le deuxième tour soit déjà joué.

Ce jeudi 18 avril, il raconte son intervention à la réunion des conseillers de Jacques Chirac, où il leur explique son plan: si on en étudie sérieusement les sondages et qu'ils ne se trompent pas, le second tour pourrait voir s'affronter Chirac et Le Pen, auquel cas Chirac volerait vers une victoire assurée au second tour. Pour cela, il faut mobiliser les électeurs chiraquiens dès le premier tour afin d'éviter que ce soit lui qui soit éliminé. Évidemment, personne ne peut le croire tellement cette « monstruosité » semble impensable dans ces cercles bien-pensants. Lorsqu'on lui demande comment mobiliser les électeurs alors que l'abstention s'annonce massive et que le temps du weekend s'annonce estival, Saint-Sernin répond: « Il faut faire peur, il faut mobiliser les gens. »

Il met alors en œuvre la même technique qu'en 1995, mais à plus grande échelle. La publication de sondages étant interdite en France les jours précédents l'élection, il fait publier de faux sondages dans la presse anglaise et suisse. Ces vrais faux sondages sont largement repris sur internet le samedi 20 avril. Ils prédisent une arrivée en tête de Lionel Jospin avec près de 25%, suivi de Jean-Marie Le Pen et enfin de Jacques Chirac autour de 15%. L'influence de ces sondages est multipliée par le caractère faussement secret issu de l'interdiction de publication en France. L'aura de mystère qui les entoure frappe l'opinion.

Saint-Sernin précise ici: « si, le 21 avril, le dernier sondage avait été publié dans un journal du dimanche disant que Jospin était au coude à coude avec Le Pen, je peux vous garantir que, le soir, Le Pen n'était pas au second tour. »

Cette position est peut être exagérée, mais il est certain que ces faux sondages, donnant Jospin largement en tête, ont contribué à la démobilisation de l'électorat de gauche qui s'est peut être plus abstenu mais surtout s'est plus facilement dispersé vers les petits candidats de gauche qui étaient légion (Chevènement, Taubira, Mamère, Besancenot etc). A l'inverse, la crainte de ne pas voir le Président sortant au second tour a mobilisé l'électorat de la droite parlementaire et surtout l'a incité à resserrer les rangs autour de son candidat principal. On constate d'ailleurs que les scores des petits candidats de droite sont très faibles (Saint-Josse, Pasqua etc)

On pourrait s'étonner de l'absence de réaction du camp Jospin à ce moment. Gérard Le Gall, le conseiller de Jospin, avait également senti que la présence au second tour n'était plus assurée. Il a informé l'équipe de campagne de cette éventualité mais personne n'a pu le croire, par suite d'une réaction émotionnelle. J'ajouterai également par orgueil, car Jospin était tellement sûr de sa victoire qu'il n'envisageait rien d'autre, comme Balladur en 1995. On a là deux exemples de candidats qui, gavés de bons sondages pendant plusieurs années, ont fini par croire en ces bonnes nouvelles et que ces bonnes nouvelles allaient se réaliser.

Il apparaît également que les médias se sont posés la question, en particulier jeudi 18 avril, de l'éventualité d'un second tour avec Jean-Marie Le Pen. Pourtant, aucun n'a osé titrer là dessus. Cela ne nous surprendra pas... mais ça c'est retourné contre eux.

Nous connaissons la suite.... Dernière petite précision sur l'élection de 2002. Vous vous souvenez tous du climat épouvantable qui a régné pendant les deux semaines de l'entre deux tours. Je me souviens d'une rumeur, concernant un sondage des Renseignements Généraux, donnant Le Pen à 40% et Chirac à 60%. Saint-Sernin explique dans ce même entretien qu'il l'avait lui même commandé aux RG afin d'assurer, s'il en était besoin, une participation maximale pour le second tour et un score record pour son candidat. Toujours la même technique: majorer les intentions de vote pour l'adversaire pour effrayer, minorer celles pour son candidat pour mobiliser.

Quand on demande à Saint-Sernin s'il y a eu manipulation, il reconnaît:  « oui bien entendu, mais il fallait aider le président à être au second tour. »

Alors tout cela est saisissant. On peut avoir du mal à y croire, mais ayant suivi d'assez près cette campagne électorale, tout cela semble crédible et mérite en tous cas qu'on s'y attarde. Méfiance, méfiance.


Conclusion

Alors n'étant pas un gourou des médias, je n'ai pas de remède miracle pour échapper aux manipulations. Comme d'habitude, le meilleur moyen d'éviter la manipulation est la maîtrise du sujet. Il faut se former, vérifier, recouper les informations, étudier le sondage en détail, voir qui est le commanditaire, qui est l'organisme ayant réalisé l'étude, comment sont posées les questions, comment est constitué le panel représentatif, surtout étudier les courbes pour y détecter tout mouvement suspect etc...

J'insiste sur le fait qu'il faut toujours regarder qui commande le sondage, car on y pense rarement. Le problème est que ce n'est pas toujours dit. Les instituts reconnaissent eux mêmes que parfois, le client commande un sondage avec un résultat. Dans ce cas, l'institut ne sert qu'à donner une apparence scientifique à une opération de pure propagande.

Mais étant donnés les liens entre les médias et les partis politiques, on peut légitimement s'interroger si cette pratique n'est pas en fait généralisée à la majorité des sondages publiés.

C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsqu'on est jeune, mais il convient également de faire preuve de prudence et de circonspection à la lecture d'un sondage. Que l'enthousiasme ne provoque pas l'aveuglement!

Il faut surtout bien penser à différencier l'opinion publique, qui n'est qu'une projection médiatique forcément déformée, de la réalité, qui ne peut être perçue que par le contact direct. Le meilleur baromètre reste le marché et le comptoir des cafés. La prise directe avec nos compatriotes vaut tous les sondages du monde.



Bibliographie:

Manipulation de l'opinion, ce sont les sondages qui le disent... Nicolas Jallot, Ed Stock (2007), c'est un grand reporter, beaucoup de témoignages.

La Fabrique de l'opinion, une histoire sociale des sondages aux Etats-Unis et en France (1935-1965), Loïc Blondiaux, Ed Seuil (1998) Thèse pour le doctorat de science politique. Très intéressante pour qui veut comprendre en détail les mécanismes statistiques, tout l'historique des sondages.

L'Empire des sondages, Transparence ou manipulation,
Michel Brulé, Ed Robert Laffont (1988) à l'Ifop, puis fondateur de l'institut BVA en 1970 Administrateur de Contribuables associés

150 petites expériences de psychologie des médias pour mieux comprendre comment on vous manipule, Sébastien Bohler, Ed Bunod (2008)
Tous ces ouvrages sont répertoriés sur amazon.fr

Image : couverture du livre Manipulation de l'opinion, ce sont les sondages qui le disent...


Polémia
16/11/2009


 

Benjamen Blanchard

vendredi, 16 octobre 2009

Jouir sans entraves: une vaste entreprise publicitaire

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Jouir sans entrave : une vaste entreprise publicitaire

 

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Mai 68 n’a pas été une révolution sexuelle, mais une révolution sentimentale dissimulée sous le masque du désir tout-puissant. Passée l’effervescence, le sentiment a d’ailleurs vite repris ses droits et les histoires d’amour ont continué dans la chanson, la littérature ou le cinéma, en incorporant simplement la dimension physique qui était tue auparavant. La sexualité est devenue explicite mais, contrairement à ce que disait alors Roland Barthes, le sentiment n’est pas devenu obscène pour autant. […]

On assiste au déchaînement d’une véritable hystérie sexuelle, notamment à travers les magazines qui incitent à booster le désir par tous les moyens, du triolisme au bondage. […] "Jouir sans entrave" : ce slogan de Mai 68 n’était pas libertaire mais publicitaire. On n’a pas vu, à l’époque, que c’était la société de consommation qui s’installait petit à petit à travers le prisme de la sexualité et de l’amour libres. La jouissance sans entrave, c’est celle du supermarché mondial où le désir est sollicité 24 heures sur 24. Le temps amoureux, lui, est discontinu : il comporte des pauses, des arrêts, des attentes. Nulle part, même chez les plus débridés, on ne vit sans temps mort et sans entrave. L’entrave ne bloque d’ailleurs pas le désir ; elle est au contraire génératrice de jouissance. […]

Mai 68 a laissé croire qu’on allait en finir avec le mariage et le couple, tout cela devant être balayé par des individus maîtres de leurs appétits. Le nombre de mariages a décru, c’est vrai, mais son imaginaire reste très fort, y compris dans le concubinage. […] Aujourd’hui, tout le monde réclame le droit au mariage et veut fonder une famille. Un copain homo me disait que le dernier accessoire en vogue dans le quartier gay du Marais n’est plus le godemiché mais la poussette ! »

 

Pascal Bruckner, interviewé à l’occasion de son dernier livre Le Paradoxe Amoureux (Grasset, 2009) par L’Hebdo, 8 octobre 2009

jeudi, 15 octobre 2009

L'antiracisme, la gauche et le "juif imaginaire"

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L'antiracisme, la gauche et le "juif imaginaire"

ex: http://unitepopulaire.org

 

« Nous vivons une situation d’abdication généralisée devant l’argent, devant le show-business, devant la mode, devant l’économie. Et notamment de la part de la gauche. L’antiracisme est son dernier supplément d’âme. L’antiracisme fait de nous des gens de gauche et des gens de bien en dépit de toutes nos capitulations. Nous avons besoin sans cesse de l’antiracisme pour redonner à notre identité du lustre, pour nous prouver à nous-mêmes que nous restons fidèles à nos principes au moment même où nous les laissons tomber. Cela me paraît très dangereux parce que cela tend à substituer à l’antiracisme de combat une sorte d’antiracisme identitaire.

 

alain-finkielkraut-cliche-sipa_1212993596.jpgIl ne faudrait quand même pas que les antiracistes riches, qui énervent prodigieusement ceux qui sont dans des situations difficiles, donnent sans cesse des leçons de morale aux pauvres ! Les pauvres en ont marre d’être sans cesse accusés de racisme… Nous avons perdu contact avec la réalité. Je crois qu’il faut prendre les problèmes avec humilité. Nous retrouverons le sens de la réalité le jour où la nécessité s’imposera de vraiment combattre le racisme au lieu d’y voir le moyen, pour la gauche la plus compromise dans la modernité médiatique, de préserver son identité et de s’embellir à ses propres yeux. […]

 

Beaucoup de ceux qui réagissent aujourd’hui en tant que "juifs imaginaires" n’ont pas souffert de l’antisémitisme. Ca donne à leur vie une sorte de supplément épique. Ils sont à l’affût des manifestations d’antisémitisme et s’en réjouissent quelquefois plutôt que de s’en désoler. Que dit le "juif imaginaire" ? "J’ai hérité d’une souffrance que je ne subissais pas, du persécuté je gardais le personnage mais je n’endurais plus l’oppression, je pouvais jouir en toute quiétude d’un destin exceptionnel". Le "juif imaginaire" actuel a reçu du renfort de toute une gauche imaginaire, venue se greffer sur l’antiracisme alors qu’elle a cessé d’être de gauche vis-à-vis de l’éducation, de l’économie, de l’argent, de l’industrie culturelle. Le "juif imaginaire" a été comme absorbé dans cette grande gauche imaginaire qui entonne l’air de l’antiracisme… »

 

 

Alain Finkielkraut, interviewé par Serge Moati & Jean-Claude Raspiengeas, La Haine Antisémite, Flammarion, 1991, p.214-215, 218

dimanche, 20 septembre 2009

D. Venner: Vous avez dit autochtone?

Dominique VENNER:

Vous avez dit autochtone ?

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Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Je songeais à cet adage en lisant récemment la longue diatribe publique d’un helléniste à la retraite (1). Jouissant d’un statut privilégié en France même et aux Etats-Unis où il enseigna dans une université réputée, l’excellent professeur se moquait en terme choisis de ses compatriotes qui se veulent « autochtones », c’est-à-dire, comme le dévoile l’étymologie grecque, nés d’eux-mêmes, d’un même sang et d’une même terre.

« Au milieu du Ve siècle avant notre ère, écrit-il, une petite cité-village de l’Hellade a été frappée par le virus de l’ “hypertrophie du moi”, une épidémie redoutable », ajoute l’émérite professeur. Jugez-en : cette épidémie « a conduit là-bas à instituer une cérémonie annuelle où un orateur, expert en oraisons funèbres, célébrait devant les cercueils des morts à la guerre la gloire immémoriale des Athéniens. » Quelle idée saugrenue, en effet, que de célébrer les morts à la guerre et la gloire de la cité ! Cette inquiétante « hypertrophie du moi » a même conduit les Athéniens à édifier quelques négligeables monuments de marbre, tel le Parthénon, qui ont résisté aux millénaires et aux invasions, faisant toujours l’admiration des sots que nous sommes. Elle les a conduit aussi à édifier d’autres monuments tout aussi négligeables, ceux de l’esprit (transmission des poèmes homériques, invention de la philosophie, du théâtre tragique et de l’enquête historique), dont nous vivons encore, ce dont s’étonne le curieux helléniste que nous citons. Tout cet héritage est en effet désolant.

Et quel exemple déplorable ! « Les historiens (français), dès les années 1880, se mettent à écrire une Histoire de la France, née d’elle-même. » Un scandale, vraiment ! Et ce n’est pas tout. « Quant aux religieux qui avaient inventé au XIIe siècle le “cimetière chrétien”, excluant les juifs, les infidèles, les étrangers et autres mécréants, ils continuent à entretenir, d’une République à la suivante, la croyance que nous sommes les héritiers des morts, de nos morts précisément, et depuis la préhistoire. De “grands historiens” (on appréciera les guillemets) s’en portent garants. » Quelle tristesse ! A en croire notre universitaire retraité, en France, l’idée de l’identité nationale – qui nous vient donc d’Athènes et de la Grèce antique – serait dans l’air du temps. Cette révélation le plonge dans l’affliction. Quelle ineptie en effet, alors que le flux mondial ascendant des échanges financiers, dont on connaît les bienfaits, incite au contraire à se sentir, comme il le dit lui-même, « nomade ». Naturellement il est facile d’être « nomade » quand on est assuré de ne voyager que par les beaux quartiers du monde entier, tous frais remboursés, entouré de l’attention prévenante de nombreux préposés à votre confort et à votre sécurité. Sans doute les derniers Français « autochtones » qui n’ont pu, faute de moyens ou de chance, s’échapper par exemple de Villiers-le-Bel depuis les émeutes de novembre 2007 aimeraient-ils aussi être des « nomades » de ce type. Mais leur condition de pauvres, de vieillards ou d’ « autochtones » abandonnés, le leur interdit. Et pourtant, quel joli nom, si l’on y songe que Villiers-le-Bel. Un nom «autochtone», dont l’épithète résonne désormais avec une ironie cruelle. Pourquoi, direz-vous, un tel discours ? Réponse : parce que l’historien doit aussi prendre date et ne pas être aveugle à ce qui se fait sous ses yeux. C’est ce que nous a enseigné Marc Bloch, contemporain et victime du désastre de 1940. Il a reconnu que ses travaux l’avaient conduit à ignorer l’importance des événements de son temps. « C’était mal interpréter l’histoire… Nous avons préféré nous confiner dans la craintive quiétude de nos ateliers… Avons-nous toujours été de bons citoyens ? (2) » Je ne peux cacher qu’un tel précédent ne me laisse pas indifférent. Et si l’on n’est pas complètement idiot, une question surgit : pourquoi le désir d’identité (être conscient de ce que l’on est dans toute l’épaisseur de son existence, parmi ceux qui vous ressemblent), oui, pourquoi ce désir serait-il louable chez les Noirs américains, les Chinois, les Arabes, les Israéliens, les Ouïgours, les Turcs ou les Gabonais, mais condamnable chez les Européens et les Français ? Voilà bien une question qu’il faudrait un jour élucider.

Dominique Venner

1.Marcel Detienne, dans Le Monde des 12-13 juillet 2009, sous le titre : La France sans terre ni mort.
2. Marc Bloch, L’Etrange défaite, Editions Francs Tireurs, 1946, p. 188. On sait que, s’étant repenti de son abstention précédente, le grand historien s’est engagé dans la Résistance. Capturé, il a été fusillé en juin 1944.

Source : Dominique Venner [1]


Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info

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[1] Dominique Venner: http://www.dominiquevenner.fr/#/editonrh44autochtone/3272196

lundi, 20 octobre 2008

Qu'est-ce que le "soft power"?

QU’EST-CE QUE LE SOFT POWER ?

Trouvé sur: http://coterue.over-blog.com

« Concrètement, le soft power atlantique, qu’est-ce que c’est pour le citoyen européen lambda ? C’est quand votre voisine vous parle du dernier épisode de Desesperate Housewifes ou quand vos parents sifflottent une chanson des Beatles qui leur rappelle leur jeunesse, cette jeunesse que l’on envoie comme à l’abattoir de l’intelligence voir le dernier block-buster américain. C’est quand les souvenirs des gens (de nos gens, des nôtres et de nous-mêmes) sont parasités par le vomi constant mais inexorable de la sous-culture utilisée par le vainqueur de la Seconde guerre mondiale, puis de la Guerre froide, comme une arme de guerre, comme une arme de destruction massive, comme une bombe radiologique au rayonnement continu, diffus, permanent et mortel. Comble de l’horreur organisée, le soft power, c’est quand des parents amènent leurs enfants fêter leur anniversaire au fast-food !

 

Et combien de braves gens l’ont fait autour de nous, preuve de la force d’imprégnation et de propagande culturelle modelante qu’a le soft power pour maintenir une hégémonie culturelle et politique. [...] Bref, le soft power, c’est quand l’individu déraciné, post-humain post-moderne, croit qu’il est libre de ses choix, opinions et actes, alors qu’il est justement plus que jamais la proie de l’idéologie de l’individualisme et du narcissisme de masse diffusée par la "puissance douce" mais implacable de la puissance hégémonique actuelle : l’Amérique-Monde, ou l’Occidentalisme, comme l’appelle Zinoviev. »

 

Pierre Vidar, "Guerre cognitive : le concept de soft power", ID Magazine n°11, automne 2007

The Paris Hilton Syndrome

The Paris Hilton Syndrome

by Welf Herfurth (http://www.newrightausnz.com )

This article concerns something that receives little attention from nationalists: celebrities and popular culture, and their influence on both our liberal democratic system and our consumerist society. More specifically, it concerns the role of women in our liberal democracy and popular culture. This subject matter is very much part of our lives: one cannot avoid the celebrity trash gossip magazines, American TV shows, and the role prominent women in our liberal democracy (such as Hilary Clinton). Moreover, our economy relies, to a great extent, on both consumerism – especially a consumerist lifestyle promoted heavily to women, through advertisements and celebrity culture – and female labour.

From a political view, does any of this matter? Do the antics of Paris Hilton, Britney Spears and Lindsay Lohan matter? Did Princess Diana matter? A person with an old-school, left-wing point of view would say, ‘No’. The fetishisation of celebrity women in our culture is a symptom of the fetishisation of capitalist consumer commodities. Once capitalism is abolished, the only women who will appear in advertisements, films and the like will be female communist role models – factory workers, rice paddy farmers, mothers bearing socialist babies and the like.

After the advent of the New Left, the analyses – of images of women in a capitalist society, as expressed through popular culture – became a little more sophisticated. The stern Soviet and Maoist bromides became somewhat old-fashioned, and the neo-Marxists argued that there was something deeper going on.

Here I will be taking an approach similar to that of the New Left – but will drawing upon Evola instead of Marcuse. Bill White, before his Nutzi phase, used to write some intelligent articles. One of them was on the subject of women in American popular culture, and used some Evolian concepts. (Unfortunately, it is no longer available on the Internet). Evola, I think, is a thinker who is the most suitable for this sort of thing. After all, many of his ‘spiritual types’, or ‘races’ (as he defines them) possess masculine and feminine characteristics. In essays like ‘Do we live in a gynaecocratic society?’ (1936), he said nearly all there is to be said on the subject. The present article will add little to the discussion – much of what Evola has written has yet to be surpassed – but the articles from the 1930s and 1940s are lacking in that they are out of date. They appear dated because Evola did not live in our age – the age of Angelina Jolie, ‘Buffy the Vampire Slayer’ and the Hilary Clinton presidential campaign bid.

1. Evola’s spiritual types

Evola’s work, as readers familiar with him know, defines a number of spiritual types, which are known to us through myths, religious texts, folklore and the like. Evola believes that these contain metaphysical truth – and that the task of the Traditionalist scholar is to interpret them. He regards descriptions of ancient events in the Bible, for instance, as history which is literally true – that is, accurate descriptions of the metaphysical states of affairs.

Evola often begins his narratives of ‘metaphysical history’, of the various ages of the metaphysical development (or, in his view, degeneration) of man, by positing a primordial ‘solar’, ‘Uranian’ spirituality, which is followed, in time, by the appearance of ‘Demetrian’, ‘Titanic’, and ‘Amazonian’ spiritualities (among others). It is the Amazonian spirituality which we shall first examine here.

The Amazonian spiritual type represents an interesting combination of both male and female spirituality. To Evola, Amazonian is both a reaction and a transmutation. ‘Demetrian’ spirituality is feminine, maternal, egalitarian, pacifist, collectivist – the closest there is to modern day pagan worship of ‘Mother Earth’ and the New Age cults. (Possibly, there is a link here to modern environmentalism as well). In contrast to this, there is the coarse ‘Titanic’ spirituality – cruel, masculine, militarist, phallic (in a purely physical way) and forever seeking after the higher, spiritual state as represented by the ‘Uranian’ and ‘solar’ spirituality. (There are several myths of giants and other demonic races who sought to attain the ‘solar’ spirituality by force – by storming Mount Olympus and so forth – and being punished by the Gods for their impudence). Amazonianism is a reaction against the coarseness of the Titanic spirituality, and is a defence of the virtues of Demetrianism. In Evola’s narrative of metaphysical history, the two rival spiritualities – the ultra-female Demetrian and the ultra-masculine Titanic – clashed, and produced a feminine spirituality which was not quite one or the other. Amazonianism is feminine, all right, but has taken on assertive, masculine and warrior characteristics. (Evola, of course, has nothing against militarism and the warrior: only the expressions of militarism without a higher, ‘solar’ spiritual aspect. The militarism of the Titanic spirituality is militarism devoid of any transcendent spirituality: it is the use of force only to attain purely material goals).

This Amazonianism is prevalent today. As Evola writes:

The woman often asserts her primacy in new ‘Amazonian’ forms. Thus we see the new masculinised sportswoman, the garconne, the woman who devotes herself to the unilateral development of her own body, betrays the mission which would be normal to her in a civilisation of virile type, becomes emancipated and independent and even bursts into the political field. And this is not all. (‘Do we live in a gynaecocratic society’ (1936), translation copyright © 2003 Thompkins and Cariou).

2. Amazons go pop

One can say that those tendencies identified by Evola in 1936 continued into the modern age. Indeed, to look at the popular culture of the last ten or so years, we can say that we are living in the age of Amazonianism. Women warriors abound: killer cyborgs, fighter pilots, deadly martial artists, female soldiers… One only has to think of Lara Croft, television shows like ‘Xena: Warrior Princess’, the remake of ‘Bionic Woman’, ‘Buffy the Vampire Slayer’, ‘Battlestar: Galactica’ (in which every single female character is an Amazon of some kind), ‘Dark Angel’, films such as ‘G.I. Jane’ (a 1997 film which was a portent of the future), ‘Kill Bill’, ‘Charlie’s Angels’… Even Guinevere, a more Demetrian figure, was reinterpreted as a bow-wielding Amazon-type in the 2004 film, ‘King Arthur’. (Of course, there are plenty of films and TV shows from the recent past with women warriors – there is ‘Barbarella’ (1968), the sixties British TV series ‘The Avengers’, the seventies version of ‘Bionic Woman’, Sigourney Weaver in ‘Alien’ (1979) and its sequels, the Afro-American kung-fu heroines of the seventies Blaxploitation films, the Linda Hamilton character in ‘Terminator 2’ (1991). There are also the multitude of heroines in American comic books. But it is only recently – in the past ten or so years – that the Amazonian woman warrior has reached the forefront).

Now, I am not such a prude that I dislike all American popular culture. I have enjoyed at least a few of the above films and TV shows. But the striking thing is their unreal depiction of women. A reviewer of ‘Charlie’s Angels’ (2000) at the Vanguard News Network site acerbically noted that the film simply wasn’t real: no amount of martial arts training, and psychological ‘positive thinking’, could give women the physical strength to overpower a man in a fight – it simply doesn’t happen. They do not have the strength, or the aggression. He cited an anecdote of an incident he witnessed in a parking lot, where a man was berating a woman for her poor driving manners. The woman was twice the man’s size, but put up with the man’s tirade and nodded meekly before climbing back into her car. In a ‘Charlie’s Angel’-type universe, she would, of course, given him a roundhouse kick or thrown him over her shoulder in a judo manoeuvre.

We all know from real life that female aggression is the exception and not the rule. War is a man’s business, and it is men who do most of the fighting (and dying) on the battlefield. True, there were female communist soldiers in the Vietnam War, and in the Soviet Union’s so-called ‘Great Patriotic War’: but again, these are exceptions.

So why is it, then, are women, in today’s action-based films and TV shows, increasingly depicted as flying fighter jets, kickboxing, shooting, breaking necks, etc., like men? Why are there women who are portrayed as having inhuman physical strength – a strength which exceeds that of the male characters (e.g., the superwomen in ‘Buffy’, ‘Xena’, ‘Battlestar’, ‘Bionic Woman’)? They are often shown bending steel bars, terrorising hapless male characters, and engaging in protracted martial arts contests with other warrior/killer women – all the things that men, or at least the men in the absurd pop fantasy world, should be doing.

Popular culture is all about fantasy – a character like James Bond, who is a connoisseur of fine wine, food and clothes, a great lover, a successful gambler, an unbeatable action hero – appeals to male fantasies. Possibly, the new wave of women warriors appeals to female fantasies. That is, the women who like these films and TV shows have wanted to do these sorts of things, but now, under the aegis of feminism (which teaches that women can be equal to men in every way), they can see those fantasies put up there on the big (or small) screen.

Nationalist writers who have touched upon the subject usually blame it on a conspiracy – a conspiracy, by the writers, directors and producers of Hollywood, to turn women into men, to masculinise them. Usually these analyses are couched in white nationalist terms: the white race is dying, and needs more children; but, because of feminism and other modern ills, white women are not reproducing enough.

Western popular culture, which is tremendously influential, certainly encourages ‘feminist’ childlessness. One can think of a few of the female warrior characters mentioned above who do have children – e.g., the Uma Thurman character in ‘Kill Bill’ – but childlessness, and the absence of the comforts of the hearth and home, are the rule. The women characters lead a transient life of adventuring, and children, husbands, mortgages and homemaking only serve to get in the way. (A hit single from the ‘Charlie’s Angels’ soundtrack was, appropriately enough, titled ‘Independent Woman’).

Whether or not white women are staving off pregnancy, in order to imitate the feminist pop icons, is beside the point. Likewise, it is beside the point whether or not white women should be bearing as many children as possible (and Evola would be vehemently against that notion). The point is that we are seeing an eruption of Amazonianism. Why?

Many white nationalists would blame it on the ethnicity of the group which controls Hollywood and the American TV studios, record companies, etc. – this group, they charge, wants to ‘Destroy the white race’ through promoting feminist childlessness, and race-mixing. Evola’s interpretation, in contrast, is that the explanation is metaphysical: we are living in a dark age (what he calls the Dark Age) which is seeing the eruption of spiritualities which are the negation of the Uranian, solar spirituality that he favours most. In other words, pop-culture Amazonianism is merely a sign of the times, and there is no one ethnic group foisting it upon us. It is an explanation I myself tend to agree with.

I should note here that a recent trend in the celebrity news media is to dwell obsessively on celebrity pregnancies. The media is in a frenzy of speculation over whether or not Nicole Kidman, or whoever, is pregnant, and stars who are already pregnant receive maximum news coverage. Certainly, 2007 was, in the world of the trash media, the Year of the Pregnant Celebrity. Which has drawn protestations from some female journalists, who complain that the trash media seems to think that the pregnancies of these celebrities is more noteworthy than their artistic accomplishments. (I myself think that the artistic accomplishments of the majority of both male and female celebrities in the 2007 were not very noteworthy, myself – so maybe celebrity pregnancies make better copy than anything Kidman, Heath Ledger, Naomi Watts, Russell Crowe and the rest have done this year).

Related to this is the practice of celebrity adoption, particularly the adoption of children from the Third World. Madonna and Jolie have adopted children from Africa, and, in Madonna’s case at least, have removed the child from its birth parents. Africa, of course, is portrayed in the Western media as a continent wracked by war, poverty, famine, corruption, repressive government, and barbaric sex crimes. And, what is more, Westerners – who are, in the liberal democratic discourse, citizens of a globalised world – are obliged to take care of Africa’s problems, through aid and peacemaking efforts, but also through adopting orphans from Sudan or wherever, and giving them ‘a better life’ in the West. Certainly, to judge by their actions, the Madonnas and Jolies seem to think that way. (Likewise, immigration of Africans, on humanitarian grounds, is another form of aid. That is, African immigrants from war-torn, oppressive countries, have the ‘right’ to a life in the West, to share in its abundance and prosperity).

3. Aphroditism and consumerism

It is a fact that women are very big consumers of luxury consumer goods: that is, consumer goods that we could easily live without – expensive clothes, shoes, home furnishings and the like. Any man who has ever leafed through a woman’s magazine, or watched a TV program on woman’s beauty ‘needs’, would draw the conclusion that women’s inner thought processes revolve largely around hair and skin care, makeup, diets, the prevention of ageing, makeovers, ‘looking good’ by buying the right clothes and shoes (and wearing them the right way) and the like. In comparison, men seem to pay little attention to these things: advertising aimed at men, for instance, gives the message that men are creatures whose sole preoccupations are beer, sport, cars and DIY home repairs.

My own conclusion is that the advertisers, magazine editors and others are largely correct: the vast majority of men, and women, are interested in those subjects, almost to the exclusion of anything else. I say this because those advertisers, manufacturers of luxury consumer goods, etc., would hardly be able to make a living otherwise, and they do – the market for women’s rejuvenating skin creams, for instance, is huge. Partially, this is all a result of living in a technologically-advanced society where machines do much of the ordinary, hum-drum chores of the household for us. Traditionally, women in the past had to look after the house, and attend to the domestic chores. But they did not have the labour-saving, and time-saving, devices that we have now. Food had to be consumed quickly because there no refrigerators; washing had to be done by hand. Children had to be looked after, with direct supervision, and now the TV functions as a babysitter. Because of automatic dishwasher, the washing machine and all the other domestic labour-saving devices, women who stay at home become bored, and tend to go shopping to relieve that boredom. Which is natural: many shopping malls are pleasant places, and buying a new consumer item – especially a luxury – can generate its own short-lived ‘high’, just like a cigarette, a cup of coffee, or a win at a poker machine. As a result, the instinct which leads a mother to provide for her children, the hunter-gatherer instinct, is inverted, and turned towards consumerism. And, for adolescent girls, spending on luxury items becomes a competition, fuelled by peer-pressure. They feel compelled to keep up with the likes of Paris Hilton – but do not have the means to keep up, i.e., Hilton’s inexhaustible wealth.

In addition to shopping-mall consumerism, another pleasure is the celebrity gossip magazine, covering the dreary trivialities of the lives of Angelina Jolie and Brad Pitt, Tom Cruise and Katie Holmes, and the rest, and the latest sordid escapades of Britney Spears and Paris Hilton. Princess Diana continues to generate news stories almost daily, even though she has been dead for ten years, and obviously, there is a market for every new scrap of information about her. (Incidentally, in my own experience, the majority of people interested in the British Royal Family are female).

The reason why such figures generate such fascination among women is vicarious identification: or rather, women want to be like Angelina Jolie and Princess Diana – they want that money, that luxurious lifestyle, the clothes, mansions, expensive holidays in luxury resorts, and affairs and marriages with handsome wealthy men. They also want to have their cake and eat it, too: that is, they want that lifestyle, and children – hence the media obsession with the pregnancies of wealthy female celebrities. All of this represents an escape from the routine, budget-restricted life: and the fact that the grass is always greener.

There is also an element of drama in the lives of these celebrity women, and danger: did Katie Holmes marry a Scientologist nutcase? Will Brad return to Jennifer Aniston and abandon Angelina? What does Kate Moss see in the out-of-control drug addict Pete Doherty? Will Victoria Beckham drop dead from an eating disorder? The media constantly focuses on scandal, infidelity, marriage troubles, anorexia and obesity, and general drama of all kinds – and where there is no drama and scandal, the media invents.

To a certain extent this is natural. Often, more politically-correct observers are surprised by the extent of two things: a) women’s tendency to place other women on a pedestal (e.g. Princess Diana, Jacqueline Onassis, Elizabeth Taylor, Princess Grace of Monaco and other celebrities, who exist on a hierarchical plane far above the masses); and b) women’s appetite for luxurious consumer goods. One has to recall the socialist ‘queen’ of Argentina, Evita Peron, a beautiful woman who clothed herself in expensive furs, wore expensive jewellery, etc. A true socialist should never do such things, but Evita was wildly popular with her constituency - impoverished, lower-class women - who approved of Evita’s ostentatious displays of wealth and conspicuous consumption.

Even though we live in a liberal democratic society, the masses still seem to feel the need for royalty, or at least, elevated figures of great wealth, beauty and refinement.

Vicarious identification, and wish-fulfilment, is at the heart of the fascination with the likes of Jolie and Princess Diana. But what of Lohan, Hilton and Spears? No woman would want to be like them, surely? I say this because these women are the unfortunates of the celebrity world: they are always in trouble, always having trouble with husbands and boyfriends, always going on self-destructive, booze- and drug-fuelled rampages (which often lead to arrest). And, not to put a fine word upon it, they are trash – they lack class.

For all her money, Britney Spears is trailer-trash, a lumpenproletarian who celebrated her wedding to the hip-hopping Kevin Federline with a wedding reception at KFCs. In addition, both Spears’ and Lohan’s careers are in decline: I know, from reading the entertainment pages, that Spears’ new album was outsold by a new release by the Eagles, and that Lohan is virtually broke from spending her wealth on drugs, dresses, extravagant holidays, houses, etc. No doubt many women envy the wealth of Hilton, Lohan, Spears (and that of a comparatively minor, but equally self-destructive celebrity, Amy Winehouse); but few would envy their lives. And then there is the question of sexual morality: conventional, conservative sexual morality – which still governs much of our lives – frowns on Hilton and her pornographic videos, etc., and certainly would not approve of a woman in real life who mimicked her behaviour, and that Lohan and Spears.

All of this is a kind of rebellion. But, instead of being a political rebellion, it is an individualist one. The energies that would be channelled into activism are now channelled into consumerism, escapism, and debauchery.

In my view, the cult of Lohan, Spears and Hilton is a symptom of what Evola calls ‘Aphroditism’. As Evola writes, in a rather sensationalistic passage:

Baumler wrote this, in the introduction to the already mentioned selected writings of Bachofen: “In the streets of Berlin, Paris or London, all you have to do is to observe for a moment a man or a woman to realise that the cult of Aphrodite is the one before which Zeus and Apollo had to beat a retreat…The present age bears, in fact, all the features of a gynaecocratic age. In a late and decadent civilisation, new temples of Isis and Astarte, of these Asian mother goddesses that were celebrated in orgies and licentiousness, in desperate sinking into sensual pleasure, arise. The fascinating female is the idol of our times, and, with painted lips, she walks through the European cities as she once did through Babylon. And as if she wanted to confirm Bachofen’s profound intuition, the lightly dressed modern ruler of man keeps in leash a dog, the ancient symbol of unlimited sexual promiscuity and infernal forces”… Woman and sensuality often become predominant motifs almost to a pathological and obsessive degree. In Anglo-Saxon civilisation, and particularly in America, the man who exhausts his life and time in business and the search for wealth, a wealth that, to a large extent, only serves to pay for feminine luxury, caprices, vices and refinements, has conceded to the woman the privilege and even the monopoly of dealing with ’spiritual’ things. (‘Do we live in a gynaecocratic society’ (1936), translation copyright © 2003 Thompkins and Cariou).

This explains, to my mind, the cult of Lohan, Spears and Hilton – trashy women who lead opulent lifestyles, who have public affairs, make pornographic films and who, despite their lumpen-esque behaviour, still occupy a privileged place in our society. They are like the pagan priestesses of the Venusian cults of the ancient world. (It can be said, too, that the explosion of pornography (and nudes in advertisements at newspaper stands, billboards and the rest) in the modern age, especially Internet pornography, is another sign of the resurgence of the cult of Venus, so to speak).

Men are the biggest consumers of all this pornography. But this is precisely the point: they are bound, spiritually, to this cult of Aphrodite, as manifested through ubiquitous pornography, nudity in advertising, etc., which has been created by other men (usually in the United States). They wallow in decadence while their countries, politically and economically, go to ruin. The situation is not so different from that of Germany in the time of the Weimar Republic, when the young men of Germany indulged in ‘Aphrodisian’ sensuality instead of defending their country against communism, and working to fix their country’s myriad foreign policy and economic problems.

4. Women in politics

The reader may point out that here I have neglected to examine another form of Amazonianism: the rise of the woman Statesman. At the time of writing, Hilary Clinton is making a bid for the White House – and many liberal feminists are supporting her campaign, regardless of what her actual policies are, because they feel that ‘It’s time for a woman president’.

Margaret Thatcher and Indira Ghandi were two women who set precedents for women being Heads of State (and it is no coincidence that Thatcher’s propagandists compared her to the British warrior queen, Boudicea, a decidedly Amazonian figure who will soon have a Hollywood film, in the style of ‘King Arthur’ (2004), made about her). But more interesting is the role that women play in getting male politicians elected. As 50% of the electorate, they play a vital role, of course: but they also, as wives and partners, play a role in motivating men to run for office. One only has to look at the instrumental roles Cherie Blair and Hilary Clinton played in elevating their respective spouses. Some wives, like the former Australian prime minister John Howard’s wife, and George W. Bush’s wife, seem to play a minimal role; others, like Cherie Blair, Hilary Clinton and wives of despots such as Marcos and Suharto, are a driving force.

This is natural, to a certain extent. Wives and female partners often tend to encourage their spouses to achieve more, to do more with their lives, to obtain the respect that they rightfully deserve (‘How could you let x work colleague speak to you like that?’), to occupy the station in life that they truly deserve. There are many examples from literature and popular culture (Lady Macbeth being one of the most famous). To a certain extent, this is all healthy, and the consequences are not always as evil as in the cases of Blair, Clinton and Macbeth.

Part of the problem in nationalism is not merely the lack of female members, but the lack of female members who are driving forces in men’s lives. Instead of constructive political activism, many men use nationalism as an excuse for drunken get-togethers, where the conversation consists of complaints about the behaviour of certain ethnic minorities. Without motivation, without the desire for success and achievement in politics, and all the appropriate skills for success, professionally and in the community, nationalists will accomplish little. They will also fail to attract admiring, supportive spouses.

And this, I think, is one of the many reasons why women are not attracted to nationalism (at least in the Anglo-Saxon countries): they see little in the way of material and social benefit. A woman who is a former trade-union lawyer can achieve a great deal of success in the Australian Labor Party, by simply mouthing all the things that the unions want her to say; but a similar career path, leading to similar success, is not available in nationalism – either for a woman or her spouse.

Having said that, an increase in the number of women members will not cure all ills. One only has to look at the Australian communists, who attract plenty of young women, all right – but women who are, in my experience, bitter and twisted because they feel persecuted against and discriminated against because of their sexual orientation.

One of the other things that women find unattractive about nationalism is, I think, its emphasis on women’s role as the progenitors of the white race – specifically, their responsibility as progenitors – brood mares, so to speak. (Both fascism and communism, historically, tended to laud women as child-bearers, homemakers and housewives. Nowadays, of course, women see this as too limiting). While, of course, the majority of women will end up having children at some point in their lives, there are metaphysical types – or what Camille Paglia calls ‘sexual personae’ – besides The Mother. (Indeed, the image of woman in nationalist propaganda, especially white nationalist propaganda, is often evocative of Demetrian spirituality – the exception being, of course, that the Demetrian, lunar mother type in nationalist propaganda is racialist.

Demetrianism is egalitarian, rejects hierarchy, and treats all people and all races as being equal. Nationalism, of course, does not reject hierarchy, and makes distinctions between the races. Its propaganda emphasises that it supports the notion of white motherhood, not motherhood in general). Nationalists should, I think, try and give women more options – and not restrict the role of woman to The Mother. After all, we nationalists do not want to produce another generation of bored housewives like those of the fifties, sixties and seventies, who resorted to anti-depressant pills and other legal drugs to relieve their boredom.

The solution? We do not want go down the communist route – communist ideology draws on Amazonian imagery (e.g., women as soldiers, factory workers in overalls and the rest). At the same time, it should be pointed out that fascism, historically, while championing the role of woman as mother, also possessed a modernist, feminist tinge (often overlooked by hostile communist and liberal commentators), making icons out of Amazonian figures like Leni Reißenstahl and Hanna Reitsch. Fascism owed its successes in winning the support of millions of Europeans, and many European women, because, I think, it was flexible in its ‘party line’ when it came to women.

5. Masculinity in nationalist politics

I was discussing the contents of this article with a friend of mine who is a nationalist intellectual and who writes articles for nationalist publications. I mentioned that I would touch upon the subject of Amazonianism in popular culture. Inevitably, we started talking about a related issue: the subculture of male ‘nerds’ in the West who are vociferous consumers of American pop culture (especially with a science-fiction or fantasy theme): e.g., films, television shows, comic books, manga, anime, role-playing games, computer games and the rest.

These men, who are often physically out of shape and badly groomed, seem to live in a world of pop fantasy which is completely disconnected from reality. They seem to have little interest in politics or anything else that happens in the real world. They also have little interest in anything which is part of the tradition of ‘high’ Western culture (that is, novels, films, plays, operas, paintings, sculpture which is not mass-produced American or Japanese junk). If a film does not have a science fiction or fantasy theme, they will not watch it: trying to sell them on the virtues of classic filmmakers, such as Godard, De Sica, Jean Renoir, for instance, is a futile task.

In the West, the phenomenon of ‘nerdism’ is ever increasing. From a nationalist standpoint, nerdism is harmful: it is, in fact, a selfish form of consumerism, of liberal individualism, which is about as bad as Paris Hilton, indiscriminate credit-card driven consumerism – in fact, it is probably the male equivalent. Young, impressionable women waste huge amounts of disposable income on shoes to increase their physical allure; young men, ‘Warhammer’ figures, to retreat from traditional masculine imperatives like finding a mate. (A young man playing a ‘World of Warcraft’ game can be transformed into a hero – that is, a hero on the Internet. In this, they are not so different from the ‘keyboard commandoes’ of nationalism, who are heroes on the Internet, but politically ineffectual in real life).

Again, I am not being prudish here: games like ‘World of Warcraft’ and the like are fun. But these young men are concentrating on these mass-produced entertainments to the point of excluding everything else; and, if they do not concentrate on some of the other problems afflicting our civilisation – e.g., the demographic threat posed by immigration – they will, in the end, have no popular culture entertainments left to enjoy. (E.g., the actors in any upcoming fantasy epics will all be non-white; traditional European themes, based on medieval European, and Celtic and Teutonic folklore, will be replaced by Hindu or African ones).

So how do we attract such young men to nationalism? Well, the problem is just that: how to attract them. Why should they want to be nationalists?

The answer is, I think, by appealing to a sense of heroism. Nationalist ideology, at its best, rests on, among other things, confrontations and glorious struggles against our enemies (who are, more often than not, the communists). Nationalist man is very much a heroic, martial man: someone brave enough to march down the street, in a demonstration, and stand side by side with his comrades, waving a nationalist flag and enduring the jeers, screams and provocations of the assembled communist Left who seek to ‘smash fascism’ by smashing him, physically. Martyrs in the nationalist canon, like Daniel Wrestström, are glorified – just like Boromir in ‘Lord of the Rings’. (More than a few observers have pointed out the correlation between nationalist ideology and epic fantasy – in particular, their glorification of daring, heroic feats). Nationalism, too, has a place for the physically slight men who are not street fighters – men like Goebbels, John Tyndall and William Pierce – who function as agitators, writing politically provocative speeches and articles, an act which, in our present age of politically-correct anti-free speech laws, carries its own risks. One can say that it takes a certain type of man – a man with guts – to want to become a nationalist. And this, I believe, is how one can appeal to the nerds: by offering them, like the army recruiters of old, the prospect of a life of excitement and danger (while hoping, of course, that none of them meet the end of the unfortunate Daniel Wrestström).

6. The Traditionalist rebellion

Fascism, and much of post-war nationalism, has always promulgated the one metaphysical type: the ‘heroic’, ‘solar’ type of spirituality. In Evola’s writing, the heroic spiritual type as an attempt to regain the primordial Uranian and solar spirituality, lost after the successive waves of distortions and deviations of previous epochs. The heroic epics of Hercules, Gilgamesh and others describe spiritual journeys – not mere adventures – which are quests for that lost, solar spirituality. It is masculine – Evola uses the term virile to describe it – but not the coarse, phallic masculinity of the Titanic type.

Now, this brand of metaphysics is bound to appeal to men in the current age, which is very much a feminised age. I am not talking here of the proliferation of Amazonianism in pop culture, or Aphroditism, etc., but in the structure of our economy itself.

I once read a statistic (which I am unfortunately able to find again and reproduce here) that most of the hundreds of thousands of jobs created in Australia in the last ten or so years have gone to women. Anecdotally, this seems to be the case: in our everyday dealings with the banks, the electricity companies, government agencies like the educational institutions, the hospitals, social security, the Road Traffic Authority and the like, are staffed by young (20s, 30s) white-collar women, who are (again, statistically) more likely than not to be single. Our lives, in the West, have become bureaucratised, thanks to the proliferation of government red tape, rules and regulations for everything, and most of the bureaucrats one encounters in one’s daily dealings with the banks, government institutions and the like, are, more often than not, from this class of young white-collar women.

So men are bound to encounter ‘bureaucrats’ of this type, again and again – dealing with bureaucracy is inevitable in today’s world – and certainly, this must have a demasculinising effect on men over the long term, especially given that our conventional morality tells us that it is a man’s responsibility (and a man’s alone) to support his wife and his children. That, of course, has changed, with the rise of the single-parent household: but the perception that a man has these moral responsibilities still lingers, and certainly, I know many men still have them. And the question is whether having households without fathers – in Australia, we have 750,000 people on sole parent’s benefit, the majority of them being female sole parents – is, socially, good or not. I myself would say no.

So why are there so many women in employment? The answer is, economics – or at least, the economics of the post-1970s period. The inflation of the 1970s - following the break-up of the Bretton Woods system of the gold standard and fixed exchange rates – led to an economic deterioration which was so widespread, and so ruinous, that men were unable to support their wives and children on one wage, as they did in the 1950s and 1960s. So women were forced to go out and work.

The solution to the problem is, of course, economic. In economist’s jargon, we need to increase the capital-labour ratio in favour of labour: that is, capital, invested in the market, has to become plentiful in comparison to labour. A bidding war for workers, between rival capitalists, will begin, and wages will go up – which will enable men to support wives and children on one income again. (That is, of course, that single income will be enough to pay for high house prices (for houses located near the city centres) and the modern consumerist lifestyle. Some would say no, and that a two-income household is necessary to meet such demands).

But, of course, such a solution is nowhere insight, especially given that incompetents today are in charge of running the economies of the West, as evinced by declining share market values, inflation, high interest rates and all the other ugly economic phenomena.

In the meantime, until the economy is fixed once and for all (and I myself am convinced that, under the system of liberal democracy, the economy will never be fixed, i.e., it will never benefit the good of the wider population but only to big business and its shareholders). Instead of purely economic solutions, we need nationalism of the kind described above – one that resurrects the imperial, solar and ‘virile’ virtues, in defiance of the present depraved age of Aphroditism, Amazonianism and all the anti-Traditionalist spiritualities. Nationalism becomes an act of rebellion.

Subconsciously, I think, the masses are Traditionalist: the ‘solar’ virtues are what the men and women of the West want. So we nationalists must be prepared to give ‘heroism’, in Evola’s sense, to them.

*Welf Herfurth is a political activist who lives in Sydney / Australia. He was born and raised in Germany. He can be contacted on herfurth@iinet.net.au

samedi, 18 octobre 2008

Dieu, le Diable et la publicité

DIEU, LE DIABLE ET LA PUBLICITÉ

Trouvé sur: http://coterue-over-blog.com

« Tandis que [la religion] prône un mode de vie simple et détaché des biens matériels, [la publicité] est motivée par une logique mercantiliste qui pousse à la consommation. Deux mondes, donc, que tout semble opposer. Pourquoi, dès lors, la publicité a-t-elle besoin de la religion ? Comment la récupère-t-elle ? La religion souffre-t-elle de ces emprunts ? Ceux-ci sont-ils préjudiciables ? [...] L'utilisation de Dieu dans la publicité reflète l'état de notre société. Et ce miroir nous renvoie essentiellement un nivellement des valeurs, une méconnaissance des textes bibliques, la désacralisation de la religion (essentiellement chrétienne) et le bricolage religieux auquel s'adonnent les contemporains. L'instrumentalisation du sacré n'a qu'un but : sacraliser le produit. Et en sacralisant des objets, ou des comportements, la publicité tend à devenir une sorte de guide qui propose des morales, des éthiques et des attitudes diverses, auxquelles le consommateur est libre d'adhérer.


Pour parvenir à ses fins, la publicité utilise essentiellement le registre iconoclaste ou transgressif. Par exemple, les publicitaires affectionnent aujourd'hui davantage la figure du diable que celle de l'ange. Le démon incarne en effet mieux les valeurs individualistes de notre époque : dépassement des conventions, refus des lois, émancipation des tabous, réussite sociale, etc. Cet usage décalé de la figure du Mal et de symboles religieux indique que la société poursuit sa sécularisation, et non un retour du religieux ou la permanence du poids culturel du fond religieux. De plus, la publicité contribue aux progrès de la sécularisation et au recul des connaissances bibliques par son usage caricatural des grands textes religieux. Elle ravive certes la mémoire de certains textes, mais souvent en les dénaturant. »

 

 

Patricia Briel, "Dieu et la pub : liaison dangereuse", Le Temps, 2 avril 2008

jeudi, 16 octobre 2008

La société immédiate

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SYNERGIES EUROPEENNES - Ecole des cadres/Wallonie - Lectures/Octobre 2008
La Société immédiate

Paru le 01/2008 - Ed. Calmann-Lévy, 2008 

Sciences Humaines et Essais 01/2008

La communication a connu deux révolutions : celle née de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1456 – qui a mis des siècles à concerner le grand public et fut longtemps au service exclusif des élites, véhiculant d’abord des connaissances et des idées –, et la révolution numérique que nous vivons aujourd’hui, foudroyante, sans contrôle, et qui est surtout un moyen de divertissement et de satisfaction rapide des désirs. Dans cet essai percutant, Pascal Josèphe nous démontre que la révolution numérique contient en germe la ruine de la notion de projet, qui suppose la médiation du temps, et lui substitue le culte de l’immédiateté. La technologie et l’économie raccourcissent en effet le délai entre l’expression des besoins ou des désirs et leur satisfaction. En résulte une discordance des temps, c’est-à-dire une dé-synchronisation des temps individuel et social qui fait exploser les rythmes fondant la vie en collectivité. Soumis comme nous le sommes au bombardement incessant des sollicitations externes, nous ne disposons plus des outils référentiels permettant de faire des choix : ni certitudes (religion, idéologie politique), ni lieu, ni temps pour échanger avec les autres. Et Internet ? objectera-t-on. Comble du paradoxe : plus la communication généralisée est exaltée dans notre société postmoderne, moins sa fonction médiatrice est prise en compte. Nous sommes gavés d’information et affamés de sens. Comment dès lors résister aux innombrables tentations dont nous sommes l’objet ? 
L’avènement de l’ère de l’immédiateté ne risque-t-il pas de nous ramener à des temps anté-civilisés ? s’interroge Pascal Josèphe. « Je veux, je prends », « Je mise, je gagne », « J’ai envie, je consomme. » En d’autres termes, n’est-elle pas en train de réveiller la bête qui sommeille en nous et que dix mille ans de civilisation avaient domestiquée ?